Bangladesh
: la lutte courageuse des travailleurs du textile
22 Novembre 2023
Au Bangladesh, les ouvriers du
textile ont repris le travail le 13 novembre après trois semaines de grève,
sans avoir obtenu l’augmentation de salaire demandée.
Alors que les travailleurs
réclamaient un salaire minimum équivalent à 190 euros, contre 70 euros
actuellement, le gouvernement l’a limité à 104 euros.
Ce résultat est loin de faire le
compte face à l’inflation qui frappe la population. La présidente de la
fédération des travailleurs du textile le rappelle : « depuis 2018
[année de la dernière augmentation], beaucoup d’aliments ont augmenté de
150 à 200 %. Tout ce qui constitue la base de la nourriture des ouvriers a
doublé, comme les oignons, le riz, les lentilles. Les ouvriers ne peuvent vivre
que vingt jours et, le reste du mois, ils vivent à crédit. »
La répression a été sévère, et ce
dès le début du mouvement. Quatre ouvriers au moins ont été tués par la police,
140 arrêtés, ainsi que des militants syndicaux, et 10 000 ouvriers font
l’objet de poursuites. Les menaces de licenciement planent sur les travailleurs
qui ne retourneraient pas dans leur usine, et la Première ministre du pays s’en
est servie pour leur enjoindre de reprendre le travail. Voyant cela, le
principal dirigeant syndical, Babul Abker, a appelé à cesser le mouvement.
Le fait que le gouvernement
tranche le conflit entre ouvriers et patrons du textile n’a rien d’étonnant.
Déjà, plusieurs de ces derniers sont soit ministres, soit députés du parti
majoritaire, mais surtout l’industrie textile représente à elle seule 85 %
des 55 milliards de dollars des exportations annuelles, à destination des
grandes marques occidentales de vêtement. Pas plus que les industriels
bangladais, celles-ci ne souhaitent voir les salaires augmenter au risque de
rogner leurs monstrueux profits. Quelques-unes ont timidement avancé que,
peut-être, il serait bon que les salaires soient supérieurs, mais en se gardant
bien de peser sur le gouvernement pour cela.
Les ouvriers bangladais du
textile n’ont pu gagner, à travers cette grève, qu’une partie de l’augmentation
de salaire qu’ils réclamaient en affrontant les patrons et le gouvernement.
Mais ce n’est pas la première fois qu’ils relèvent la tête en se faisant
craindre et respecter, ne serait-ce que par leur détermination et leur nombre,
et ce ne sera pas la dernière.
Marianne LAMIRAL (Lutte ouvrière
n°2886)
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Les prochaines
permanences prévues :
-Aujourd’hui lundi
27 novembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets ;
-Mardi 28
novembre, centre commercial cité Joliot-Curie, de 18 à 19 h. ;
-Mercredi 29
novembre, de 11 h.30 à midi marché des Champioux.
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