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mercredi 24 avril 2024

Les 61 milliards à l’Ukraine : un soutien plus qu’intéressé

 

Comme la corde soutient le pendu

 

 

Les États-Unis ont voté un nouveau plan de soutien à l’Ukraine de 61 milliards de dollars.

         Ce qu’ils appellent « aide » consiste, depuis deux ans, à faire la guerre à Poutine avec la peau des Ukrainiens pour disputer les marchés et gisements de matières premières aux oligarques russes, plongeant les travailleurs russes et ukrainiens dans un conflit fratricide.

         Au nom du droit des peuples, la guerre en Ukraine est une guerre impérialiste comme les puissances occidentales en ont mené et en mènent tant d’autres dans le monde.

Nouvelle-Calédonie : mépris colonial

Nouvelle-Calédonie : mépris colonial

Publié le 17/04/2024

Samedi 13 avril, des dizaines de milliers de manifestants, entre un quart et un tiers de l’ensemble de la population calédonienne selon les décomptes, ont défilé à Nouméa, les uns derrière les opposants à l’indépendance, les autres avec les partis kanaks et océaniens.

Les manifestants s’opposaient sur la réforme du corps électoral calédonien prévue par le gouvernement Macron.

En effet, le 2 avril, le Sénat a adopté le projet de loi constitutionnelle défendu par Macron et Darmanin visant à dégeler le corps électoral calédonien. Les accords signés en 1998 avaient permis à l’impérialisme français d’associer la petite bourgeoisie et les courants nationalistes kanaks à la gestion de l’archipel, en leur réservant des places dans les institutions et en leur octroyant une certaine autonomie. Le droit de vote avait alors été restreint aux « citoyens néocalédoniens », ceux résidant sur l’archipel avant 1998 et leurs descendants, un calcul qui favorisait un peu les Kanaks, tout en les laissant minoritaires face aux Caldoches, les descendants des colons, et à leurs partis anti-indépendantistes.

Ces dernières années, les partis indépendantistes ont gagné de l’influence sur le terrain électoral, notamment dans la communauté océanienne originaire des îles voisines du Pacifique. L’écart entre le non et le oui lors des derniers référendums sur l’indépendance s’est réduit de 18 000 en 2018 à moins de 10 000 voix en 2020. Les partis nationalistes kanaks, qui dirigent deux des trois provinces de l’archipel, les plus pauvres, ont depuis 2021 la majorité au gouvernement et au Congrès de Nouvelle-Calédonie. À l’approche des élections locales qui devraient être convoquées avant la fin de l’année, la droite anti-indépendantiste compte sur les 25 000 électeurs que lui amènerait la réforme constitutionnelle pour faire basculer dans son sens les institutions calédoniennes.

La crise politique ouverte par la réforme constitutionnelle s’ajoute dorénavant à la crise économique liée à l’effondrement des cours mondiaux du nickel. Le richissime trust suisse Glencore, qui gère l’une des trois usines de l’archipel, vient d’annoncer la mise en sommeil de l’usine qu’il y gère en association avec la province du Nord et les partis nationalistes kanaks, le temps que les cours remontent. Cela représente une menace de plus sur ce secteur qui représente un cinquième de l’économie locale, plus de 10 000 emplois, et met en difficulté les finances locales.

Depuis la colonisation de la Nouvelle-Calédonie il y a 170 ans, l’État français, en s’appuyant sur les Caldoches et la bourgeoisie locale, joue sur la division entre communautés pour maintenir son emprise. Même si, dans le passé proche, il a pris soin d’intégrer la petite bourgeoisie kanake au jeu institutionnel, les Kanaks restent toujours globalement méprisés, plus pauvres, plus au chômage, moins bien logés, moins bien payés. La réforme constitutionnelle concoctée à Paris, à 17 000 km de l’archipel, est une manœuvre dans le plus bel esprit colonial, visant à garder le contrôle d’un territoire que l’impérialisme français considère comme une base avancée dans le Pacifique pour y jouer dans la cour des grands, face à la Chine et derrière les États-Unis.

                                                         Serge Benham (Lutte ouvrière n°2907)

 

lundi 22 avril 2024

Lafarge. Macron et Darmanin contre les écologistes

 

Lafarge. Macron et Darmanin contre les écologistes

Publié le 17/04/2024

Le 11 avril, neuf militants ont reçu une convocation pour un procès qui aura lieu le 27 juin prochain à Évreux. C’est la suite de la protestation organisée en décembre dernier par deux cents organisations écologistes ou syndicales contre le groupe Lafarge.

Le 10 décembre, une journée de protestation avait été organisée contre le cimentier, dénonçant à la fois l’artificialisation des sols et des soupçons de financement de Lafarge à l’État islamique (Daech) en Syrie, en 2016. À Val-de-Reuil, les militants avaient envahi le site, vidant des sacs de pigment de coloration pour béton et des barils de sable.

Quatre mois plus tard, le 8 avril, 17 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête de la Sous-direction antiterroriste (SDAT). Les arrestations ont eu lieu sans ménagement : interpellation à 6 h du matin à coups de bélier dans la porte, fusil d’assaut braqué sur le visage, passage à tabac laissant des hématomes dans les côtes, au ventre et au visage. Les militants embarqués, les yeux bandés, se sont retrouvés au quatrième sous-sol du SDAT à Levallois-Perret, dans des cellules éclairées au néon, sous vidéosurveillance et à l’isolement complet. Le zèle mis par la BRI dans cette opération a aussi frappé d’innocents voisins des militants !

Une des militantes écologistes, relâchée sans suite judiciaire, après 60 heures de garde à vue, s’est retrouvée en pleine nuit dans une rue de Paris, menottée dans le dos, les yeux bandés et sans téléphone…

Les chefs d’inculpation retenus sont démesurés : association de malfaiteurs, dégradations en réunion, séquestration. Cinq des neuf prévenus sont sous contrôle judiciaire et doivent pointer tous les quinze jours. Certains n’ont pas le droit de se contacter et ne peuvent se rendre dans l’Eure.

N’ayant pas réussi à faire interdire les Soulèvements de la terre, le gouvernement, ministre de l’Intérieur en tête, se venge et traite comme des terroristes des militants qui sont surtout des lanceurs d’alerte. Le message est clair : les industriels, du ciment, du pétrole ou de la chimie seront défendus contre ceux qui voudraient les faire cesser de polluer.

                                                      Jacques Fontenoy (Lutte ouvrière n°2907)