Affichage des articles dont le libellé est histoire du mouvement ouvrier. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est histoire du mouvement ouvrier. Afficher tous les articles

vendredi 23 février 2024

Groupe Manouchian, Rino Della Negra, défense de leur engagement et de leur héroïsme, regret pour la politique du PCF d’alors qu’ils ont suivie. Un texte de février 1944 de nos ancêtres politiques, du militant trotkyste Barta

J’évoquerai demain matin la cérémonie qui comme chaque année a lieu devant la stèle à la mémoire de Rino Della Negra, enfant du quartier Mazagran, fusillé aux côtés de ses camarades du réseau MOI-FTP le 21 février 1944. J’assiste pratiquement chaque année à cette cérémonie sans en partager les discours qui sont souvent loin de mes convictions. Je le fais à la mémoire de ces hommes, engagés, déterminés et héroïques qui auraient pu aussi se battre dans le cadre d’une autre politique. À leur mémoire et pour l’éducation de la jeune génération qui, nous en sommes sûr, rejoindra le combat de la 4ème Internationale, celui des États-Unis socialiste d’Europe et de la grande République socialiste universelle, ci-dessous le texte d’un des fondateurs de l’Union Communiste Internationaliste, l’ancêtre de Lutte ouvrière. Un texte exceptionnel qui pose le problème évoqué dans le titre de cette brève : défense de leur engagement et de leur héroïsme, regret pour la politique du PCF d’alors qu’ils ont suivie. Texte qui paraît dans le numéro 2899 de notre hebdomadaire Lutte ouvrière. DM

 


Défense des terroristes

23 Février 1944

Vingt-quatre « terroristes » sélectionnés viennent d’être livrés à la publicité par la Gestapo, pour dégoûter de l’armée clandestine, qui lutte contre l’impérialisme allemand, la « bonne société » et les petits bourgeois conformistes.

Regardez-les, disent les scribes de la Gestapo, ces faces « rusées et cruelles » de Juifs, de Polonais, d’Italiens, d’Espagnols communistes : ces gens prétendent juger du destin de la France ! Certes, d’après les prostitués de la presse bourgeoise, ce sont les Doriot et les Goering, aux faces bouffies, et tous les engraissés du régime de terreur bourgeois qui doivent décider du sort de la France...

Regardons-les bien, travailleurs : ces visages que le photographe et les commentaires des affiches veulent nous empêcher de voir sont des visages d’opprimés, des visages de travailleurs : ils sont notre propre visage. Comment ces têtes d’opprimés et d’exploités de plusieurs pays, qui luttent à mort contre le régime capitaliste d’exploitation et de misère, ne feraient-elles pas écumer de rage les bourgeois gavés au marché noir et vautrés dans les bras de prostituées qu’ils entretiennent avec le sang et la sueur des ouvriers ?

Regardons-les bien, camarades, ces têtes énergiques de jeunes qui bravent à leur « procès » les canailles galonnées chargées de les faire fusiller : leur courage doit servir d’exemple à tous les jeunes, à notre époque de guerres impérialistes et de guerres civiles.

« Ils ont des dizaines de crimes sur la conscience », profèrent leurs bourreaux, experts dans l’assassinat de milliers d’hommes en un seul jour, en une seule bataille… « Ils ont suivi l’école du crime », clament les professeurs qui enseignent l’« art » de la tuerie à des milliers de jeunes de 16 ans arrachés à leurs familles contre leur gré… « Ils ne sont pas la France », affirment les tortionnaires du peuple français qui n’ont pas assez de leur Milice, de leur police, de leur Garde mobile, des bandes fascistes et des troupes d’occupation spéciales pour venir à bout des dizaines de milliers de réfractaires à la déportation et au travail pour la guerre impérialiste, et qui se gardent bien de publier les listes des jeunes gens qu’ils abattent par dizaines tous les jours.

« Ce sont des bandits », écrivent les journaux à solde, en exposant certains cas particulièrement suspects. Mais si l’activité de véritables bandits, parmi lesquels il ne faut pas oublier des bandits de la Milice, de Doriot et de Déat, se poursuit impunément, n’est-ce pas là le résultat de l’anarchie croissante dans laquelle le capitalisme et la guerre ont jeté la société ?

La classe ouvrière est résolument pour ceux qui ont pris les armes contre les bourreaux français et allemands qui martyrisent les peuples ; elle accueille avec mépris les manœuvres de diversion de la bourgeoisie. Mais la classe ouvrière est inquiète ; elle ne comprend pas pourquoi des militants qui autrefois combattaient sans compromis la bourgeoisie de tous les pays, mènent actuellement leur lutte sous le drapeau tricolore et au bénéfice des armées de Washington, de Londres et d’Alger. Les ouvriers savent qu’ils n’ont rien à attendre d’une victoire d’armées capitalistes qui ne feraient que relever les armées allemandes dans leur rôle de gardes-chiourme pour maintenir le capitalisme. Ils savent que Roosevelt en Amérique et Churchill en Angleterre prennent contre la classe ouvrière les mêmes mesures que Hitler en Allemagne.

Le prolétariat cherche des militants et un parti qui luttent directement pour ses intérêts, pour son relèvement économique et culturel, pour ses conquêtes de juin 1936, conquêtes qui sont également odieuses pour tout gouvernement capitaliste, totalitaire ou parlementaire, et qui rencontreraient la même résistance de sa part.

Servir la classe ouvrière, c’est lutter pour les États-Unis socialistes d’Europe, pour la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, pour le socialisme. Lutter pour le triomphe de soi-disant démocraties sur le fascisme, c’est renouveler la trahison de 1914, quand les partis socialistes de l’Entente se mirent du côté de leur bourgeoisie sous prétexte de vaincre le militarisme.

De même que la grande majorité des ouvriers socialistes comprirent la trahison de leurs chefs et passèrent à la IIIe Internationale de Lénine et de Trotsky pour accomplir leur devoir de classe, de même la grande majorité des ouvriers communistes doit cesser de s’accrocher aux restes pourris de ce qui fut autrefois la IIIe Internationale pour lutter avec les militants de la IVe Internationale, parti mondial de la révolution socialiste.

Les militants combattants du PC restés fidèles à leur classe doivent se convaincre que le réveil de la classe ouvrière, par l’activité croissante de ses éléments les plus avancés et l’assaut de celle-ci contre le régime capitaliste, n’ont rien de commun avec la lutte sous le commandement des officiers réactionnaires de De Gaulle.

La IVe Internationale appelle les meilleurs militants de la classe ouvrière à serrer leurs rangs autour du drapeau rouge communiste, qui triomphera envers et contre tous de la barbarie capitaliste et de la guerre !

                                                       Lutte de classe Février 1944

 

jeudi 22 février 2024

Panthéon : opération de récupération politicienne

Récupération d’hier et d’aujourd’hui

 

 

Missak Manouchian et ses camarades, qui menaient la lutte armée contre l’occupation allemande en 1943, ont été panthéonisés par Macron.

         Communistes, leur dévouement avait déjà été récupéré à cette époque par la politique nationaliste du Parti communiste stalinien. Passant sous silence le sacrifice de ses militants immigrés, le PCF avait aidé en 1944-45 de Gaulle a rétablir l’autorité de l’État, qui continuait a écraser les travailleurs de privations, et de sa police, qui avait pourchassé ses propres militants et s’apprêtait à recommencer.

         Aujourd’hui Macron, qui stigmatise les migrants et promulgue des lois pour les refouler, utilise l’héroïsme de l’arménien Manouchian et de ses camarades immigrés pour redorer son piteux blason. Au Panthéon, du PCF à l’extrême-droite, les partis qui vont communier dans le nationalisme se placeront sur le terrain de la bourgeoisie française, tout comme dans les années 1940.

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

- Vendredi 23 février : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;

-Samedi 24 février : de 10 h. à 10 h.30 marché des Coteaux ;

-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;

-10 h.30 à midi, Centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-Dimanche 25 février, de 9 h.30 à 10 h15 devant l’Intermarché du Centre ;

-Lundi 26 février : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mercredi 28 février : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

 

lundi 19 février 2024

Féminine ? Non femme ! À Argenteuil comme ailleurs

Un terme de l’univers machiste à récuser

 

Clara Zetkin et Rosa Luxembourg
 

Le dernier numéro de Ma Ville a commencé à indiquer dans son numéro de février le programme des initiatives liées au 8 mars prochain. Rappelons d’abord que c’est le mouvement ouvrier communiste révolutionnaire de la Deuxième Internationale et de dirigeantes de ce mouvement que cette journée internationale émancipatrice fut fondée pour lutter pour l’égalité des femmes et des hommes.

         Nous sommes très loin de cela dans le magazine d’Argenteuil qui titre les deux pages concernées par un «Argenteuil intensément FÉMININE », digne de Modes et travaux des années 1950.

         Non, les femmes veulent être intensément et véritablement Femmes à égalité avec les hommes. Certaines parmi elles veulent être en tout ou en partie « féminines », d’autres franchement non, et nombreuses en tout cas sont celles à récuser le terme même.

         Bref, messieurs de la direction de Ma Ville pour le moins très maladroits, allez vite à l’école de Clara Zetkin, de Rosa Luxembourg, et d’Alexandra Kollontaï pour n’évoquer que ces grandes figures du parti international de la IIème Internationale. DM