lundi 20 novembre 2017

Education, Médecine scolaire : la catastrophe


Médecine scolaire : missions impossibles

L’Académie de médecine vient de publier un rapport alarmant sur la médecine scolaire, décrivant une situation catastrophique.



« 1 027 médecins scolaires de l’Éducation nationale étaient en fonction au 1er juin 2016, pour 12 millions d’élèves, [ce qui fait un médecin pour plus de 11 000 élèves] soit un effondrement des effectifs de l’ordre de 20 % depuis 2008. La pyramide d’âge est extrêmement défavorable, puisque l’âge moyen est de 54,8 ans : une quarantaine de médecins ont plus de 65 ans et 240 ont entre 60 et 65 ans, ce qui laisse présager d’un nombre très important de départs à la retraite dans les années qui viennent. L’attractivité pour la médecine scolaire est médiocre en raison de sa faible reconnaissance professionnelle et des mauvaises conditions matérielles. La répartition est très hétérogène, allant de 2 000 à 46 000 élèves pour un seul médecin… Le taux des visites pour les élèves de 6 ans varie selon les régions de 0 à 90 % : en moyenne 57 % en 2016. »
Les gouvernements connaissent cette situation depuis longtemps, et périodiquement des rapports sont faits, de belles déclarations sont proclamées. Il y a moins d’un an, une Convention-cadre de partenariat en santé publique a été signée par les ministres de la Santé et de l’Éducation nationale : des mots, un communiqué, et strictement aucun moyen supplémentaire pour recruter à la mesure des besoins.

Car les missions des médecins scolaires sont nombreuses et indispensables. Par exemple, la visite médicale pour les enfants de six ans, prévue dans le Code de l’éducation, est obligatoire et pourtant quatre sur dix n’y ont pas droit. Ce sont les enfants des milieux les plus défavorisés qui en subissent les conséquences, ceux qui ont une mauvaise couverture sociale, ceux des régions sinistrées où avoir un rendez-vous avec un ophtalmologiste, un ORL ou un dentiste relève du parcours du combattant. Pour beaucoup d’entre eux, si le dépistage des problèmes de vision ou d’audition n’est pas fait à l’école, il ne sera pas fait du tout. Avec toutes les conséquences désastreuses pour la suite.
Le dépistage des troubles des apprentissages est la spécificité du médecin de santé scolaire qui doit en faire un diagnostic et proposer une prise en charge adaptée par un orthophoniste, un psychologue, un psychomotricien, autant dire mission impossible quand on a des milliers, voire des dizaines de milliers d’enfants à suivre !
Les médecins scolaires devraient suivre les enfants porteurs de maladies chroniques, les allergiques, les diabétiques, les drépanocytaires (porteurs d’une maladie héréditaire du sang) ou autres nécessitant des soins à l’école ou la prise de médicaments, former les enseignants et les animateurs. Ils devraient voir les enfants des classes spécialisées non-francophones, le plus souvent sans couverture sociale, arrivant de pays sinistrés par la guerre ou la misère, et aussi les enfants en situation de handicap qui ont besoin de soins et d’adaptation en classe.
Les textes prévoient aussi de faire de la prévention contre les grands fléaux tels que le tabagisme, l’obésité, l’alcoolisme ou les addictions diverses, de voir les adolescents avant une orientation professionnelle pour éviter toute contre-indication, notamment le travail sur les machines dangereuses. Sans parler de tous les cas d’urgence, comme les situations de maltraitance, les épidémies de teignes, gales et autres maladies de la misère.
Toutes ces missions utiles et nécessaires sont irréalisables sans des effectifs et des moyens supplémentaires. Non seulement le gouvernement n’applique pas ses propres textes, mais il laisse toute la médecine scolaire se dégrader. Cela s’appelle de la non-assistance à l’enfance.

                                  Correspondant LO (lutte ouvrière n°2572)

dimanche 19 novembre 2017

Argenteuil, "Jean Vilar", Figuier blanc, jeudi 23 novembre à 19 heures 30 pour dire non à un « projet Héloïse » destructeur


Jeudi 23, 19 heures 30 esplanade du Figuier blanc

 
 
 
 

Clichy, campagne municipale contre les musulmans, le boumerang du clientélisme. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière.


Clichy : le maire en campagne contre les musulmans

Depuis le mois d’août, une grande banderole arborant « Stop aux prières de rue illégales » est suspendue au-dessus du boulevard Jean-Jaurès, à la hauteur de la mairie de Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine.
Pour donner plus de corps à sa campagne, le maire LR Rémi Muzeau (ancien suppléant de Patrick Balkany) aidé de la présidente du conseil régional Valérie Pécresse, accompagnés du ban et de l’arrière ban des élus de droite d’Île-de-France, n’ont pas hésité à descendre dans la rue. Vendredi 10 novembre, ils étaient quelques dizaines, drapés de bleu-blanc-rouge, à défiler pour demander… « qu’un sang impur abreuve nos sillons ».
Le maire tout comme l’ancien maire « socialiste » ont joué sur la multiplicité des associations marocaines pour s’attirer les bonnes grâces des unes face aux autres dans leur conquête de Clichy aux dernières municipales.
Dans plusieurs interviews, Rémi Muzeau comme Valérie Pécresse n’ont pas hésité à donner des arguments aussi mensongers que révélateurs de leurs réelles préoccupations. D’après eux, il y aurait « deux mosquées à Clichy » – ce qui est faux –, les prières de rues seraient illégales, ce qui est faux également puisque les processions religieuses sont permises, enfin les prêches seraient en arabe alors que ce serait interdit – ce qui est encore faux. Le maire décrit Clichy comme une ville « où il y a beaucoup de sièges sociaux…. comme L’Oréal, Amazon, Bic » et déplore « l’image que l’on donne de sa ville », ajoutant : « Lorsqu’on voit dans le monde entier cette image de Clichy, on ne supporte plus. » Il parle à la place des Clichois et leur fait dire qu’ils n’en peuvent plus. Il n’hésite pas à mettre de l’huile sur le feu en montant les uns contre les autres, en accusant « des gens qui bafouent la République », et en brandissant la peur du radicalisme.
C’est depuis la fermeture d’un lieu provisoire, accordé par l’ancienne municipalité et dont le bail expirait en mars dernier, que les prières ont commencé, au début dans la rue puis sur la place du marché le vendredi. Ouvrir un lieu de prières était d’ailleurs une promesse électorale de Rémi Muzeau.
Ces gens-là ne sont jamais avares de promesses pour se faire élire. Une fois élu, le maire a aussi remis en cause l’existence d’un centre de santé municipal accueillant jusqu’à 5 000 habitants, ainsi que celle de deux immeubles HLM de plusieurs centaines de logements. Enfin, pour ne pas être gêné lors des conseils municipaux par des habitants mécontents, il vient de décider de déplacer les réunions le matin.
Sa campagne mensongère lui a finalement permis d’entraîner quelques militants du Front national derrière lui… Normal, quand on va chercher ses arguments dans le caniveau.

                                         Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2572)

Cour européenne des droits de l'Homme : la France condamnée pour un "usage disproportionné de la force" pratiqué par quatre policiers sur un homme qui en était mort


On nous informe



« La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France pour les traitements inhumains et dégradants infligés par 4 policiers à Mohamed Boukrourou, mort d'une défaillance cardiaque dans un fourgon de police  en 2009 à Valentigney (Doubs), policiers qui avaient bénéficié d'un non-lieu en 2013.(...)
La CEDH a condamné l'État français à verser de 4.000 à 6.000 euros pour dommage moral aux requérants, 6 membres de la famille de Mohamed Boukrourou. La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait estimé, dans un rapport en décembre 2011, que la police avait fait un "usage disproportionné de la force" lors de l'interpellation de Mohamed Boukrourou. Mais en 2013, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon avait confirmé le non-lieu pour les policiers mis en cause pour homicide involontaire. »

Union européenne : sommet d’ hypocrisie


Oui, bla bla

 

Un sommet européen, labellisé « sommet social » - le premier depuis 20 ans ! - s’est tenu à Göteborg. Aucune mesure "sociale" n’en est évidemment sortie. Les phrases creuses en revanche ont été au rendez-vous, contre le « dumping social », la recherche d’un « nouveau socle » et autres paroles destinées à donner le change aux opinions publiques sur l'air de "la crise est derrière nous". C’est un peu comme si, après avoir incendié une ville, des pyromanes s’adressaient aux habitants pour discuter du mieux vivre. Le ridicule ne tue pas, leurs politiques d’austérité si.