jeudi 26 octobre 2017

CGT FO Solidaires 16 novembre, le dernier mot n'est pas dit


Journée d’action du 16 novembre : se saisir de toutes les occasions

Les dirigeants des confédérations syndicales ont fini par se rencontrer mardi 24 octobre pour parler de la politique du gouvernement Macron, particulièrement fertile en mesures antiouvrières. À la sortie de la réunion, la CGT, FO et Solidaires ont appelé à une nouvelle journée de lutte interprofessionnelle contre les mesures et les projets gouvernementaux, le 16 novembre.
La CFDT, la CFTC et l’UNSA refusent de s’y associer, espérant que les nouvelles mesures gouvernementales atténueront miraculeusement l’effet des précédentes. La FSU et la CGC refusent de choisir entre les deux options. Et le représentant de la CFDT de conclure que la réunion a permis de clarifier les positions entre les deux syndicalismes à l’œuvre dans le pays.
Les dirigeants de la CFDT représentent certes un genre de syndicalisme, celui qui accompagne tous les coups patronaux en les qualifiant d’avancées pour les travailleurs. Ayant regardé Macron détruire le Code du travail sans rien proposer aux travailleurs, Berger, le secrétaire de la CFDT, a maintenant le culot de dire qu’il faudra se battre dans les entreprises. Et comment donc feront les millions de travailleurs isolés face à leur patron alors qu’ils ne disposeront même plus de la protection minimum de la loi ?
La direction de FO, de son côté, a commencé par organiser avec le gouvernement le passage en douceur des ordonnances... jusqu’à ce que les militants l’obligent à changer son fusil d’épaule, en participant, eux, aux grèves et aux manifestations.
La CGT a dit dès le départ son rejet des ordonnances et a organisé, seule ou presque, les journées d’action. Mais elle accepte, comme toutes les autres centrales syndicales, de se rendre aux convocations du patronat et du gouvernement. Comme les autres syndicats, la CGT prétend, elle aussi, qu’il est bon de participer à ces simagrées...
Il reste les attaques gouvernementales et patronales sans cesse renouvelées. Les travailleurs ont tout intérêt à les combattre et à se saisir pour cela de la journée du 16 novembre. Contrairement à ce que claironnent Macron, ses porte-parole et les syndicalistes à la Laurent Berger, la classe ouvrière n’a pas dit son dernier mot.

                                          Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2569)




Cergy collège Gérard Philippe : une situation scandaleuse


Un dommage à régler de toute urgence

Les personnels du collège Gérard Philippe de Cergy appellent à l’aide l’inspection académique d’Osny et lui demandent d’y répondre de toute urgence.
         Leur gestionnaire chargé de gérer financièrement leur collège l’a pillé et a entraîné de ce fait une situation catastrophique dans l’établissement. L’entretien de celui-ci n’a pas été fait, et les locaux sont à la dérive, le parc informatique est obsolète, les élèves n’ont pas les manuels nécessaires...
         Ce gestionnaire est poursuivi, il n’est plus en poste, mais la direction académique du Val d’Oise ne s’est pas donnée les moyens de remédier à la situation, alors que l’affaire est en cours depuis bien longtemps maintenant.
         Elèves, travailleurs de ce collège ont subi un dommage. La moindre des choses eût été que l’institution scolaire ait pris immédiatement le problème à bras-le-corps dès la mise en évidence du délit. Il n'en a rien été. Elle doit maintenant le faire de toute urgence.

Bien loin de Gérard Philippe




Argenteuil, Georges Mothron dorénavant contre la précarité ?


Un intérêt très surprenant

Le gouvernement a décidé de supprimer 120 000 postes de travailleurs sous contrats dits aidés car financés par l’Etat. Ces suppressions concernent en particulier des postes recrutés par le réseau associatif.
         A Argenteuil, le maire vient d’envoyer aux associations locales un courrier leur demandant de lui transmettre le nombre des postes de ce type les concernant.
         Surprenant de la part d’un maire qui n’a jamais été tendre avec la précarité, supprimant après 2014 des centaines de postes de travailleurs de la Ville sous contrats, et maintenant actuellement sous ce régime plus de 500 autres de ces travailleurs.
         Alors, ce recensement, si c’est pour que la municipalité embauche ces travailleurs menacés et aide ainsi le réseau associatif, ce serait très bien. En revanche, si ce n’est que pour mettre à jour ses statistiques…

Argenteuil Algérie, une ville des deux rives, une exposition, de l’amertume totalement justifiée


Une belle initiative

Jusqu’à demain soir, une exposition est consacrée dans l’agora de l’hôtel de ville aux Algériens mobilisés durant la Première guerre mondiale. Nous reproduisons ci-dessous, l’article que lui a consacré Daniel Chollet dans la Gazette du Val d’Oise. Pour notre part, nous y reviendrons demain. DM

Argenteuil : l’exposition retrace les sacrifices des Algériens pendant la guerre 14-18 

L'exposition L'Algérie et la Grande Guerre, éclats de vies est visible jusqu'au vendredi 27 octobre dans l'agora de l'hôtel de ville.


Des dizaines de milliers de soldats et travailleurs « indigènes » algériens furent mobilisés, au front ou à l’usine, au bénéfice de la métropole (l’Algérie était alors une colonie française) durant la guerre 1914-1918.
L’Algérie et la Grande Guerre, éclats de vies. 1914-1918 : une expo sur les sacrifices de l’Algérie. Une leçon d’Histoire. L’exposition visible actuellement en mairie retrace les sacrifices de l’Algérie, alors colonie française, durant la Première Guerre mondiale.
Bône (Annaba) et Philippeville (Skikda), en Algérie, sont bombardées par les Allemands, à 4h et 5h du matin, le 4 août 1914.
Avant qu’Alger ne soit informée officiellement de la déclaration de guerre, le Breslau et le Goeben, deux croiseurs allemands, battant pour le premier pavillon anglais et le second pavillon russe, tirent des obus sur les deux villes, faisant les premières victimes par bombardement de la Première Guerre mondiale…
C’est à partir de ce fait de guerre que le projet L’Algérie et la Grande Guerre – Eclats de vies est né au lycée international Alexandre-Dumas d’Alger, afin de montrer l’implication de l’Algérie dans la Première Guerre mondiale, sous ses divers aspects.
La population métropolitaine française, plongée dans la Grande Guerre, n’a guère mesuré l’ampleur des efforts et des sacrifices de ce qui était alors son empire colonial et notamment de l’Algérie.
De toutes les colonies françaises, l’Algérie fut pourtant celle qui fournit le plus de ressources matérielles et humaines à la France.
« Des dizaines de milliers de soldats et travailleurs « indigènes » algériens mobilisés au front ou à l’usine, n’ont pas toujours eu la reconnaissance que leur participation à l’effort de guerre laissait envisager. Ce projet ne pourra effacer cet aspect mais contribuera à leur rendre hommage, au même titre que les autres victimes de ce terrible conflit »
« Des dizaines de milliers de soldats et travailleurs « indigènes » algériens mobilisés au front ou à l’usine, n’ont pas toujours eu la reconnaissance que leur participation à l’effort de guerre laissait envisager. 
Ce projet ne pourra effacer cet aspect mais contribuera à leur rendre hommage, au même titre que les autres victimes de ce terrible conflit », souligne la municipalité.
À voir dans l’agora de l’hôtel de ville jusqu’à vendredi.



Droit de vote pour les immigrés pour toutes les élections

Lorsque nous avons fait signer notre pétition contre la démolition du complexe Jean Vilar, deux retraités algériens ont refusé de mettre leur paraphe, alors qu’ils étaient totalement d’accord avec elle et notre combat. Seulement, ils se considéraient exclus de la vie civique par le fait qu’on ne leur a pas reconnu le droit de vote après des décennies et des décennies de travail et de participation en conséquence à la vie sociale. A ce titre, ils ne voyaient pas pourquoi ils participeraient par un acte civique à cette vie civique qu’on leur a refusée.
         Nous les comprenons bien sûr, et nous rappelons ici que cette non-reconnaissance est scandaleuse. Nous le répétons, Lutte ouvrière revendique le droit de vote pour les habitants immigrés, non seulement aux élections locales mais pour toutes les élections.

Révolution russe de 1917 (39) Après la victoire de l’insurrection ouvrière, premiers actes


Les premiers actes du pouvoir ouvrier

Au lendemain de l’insurrection d’Octobre, le 25 octobre (7 novembre selon notre calendrier), s’ouvrait à Petrograd le deuxième congrès des soviets. Ceux-ci prenaient ainsi tout le pouvoir en main. Voici le récit qu’en fait Trotsky dans son Histoire de la Révolution russe :

« Le 25 octobre devait s’ouvrir à Smolny le Parlement le plus démocratique de tous ceux qui ont existé dans l’Histoire mondiale.
(…) De l’armée et du front, à travers le blocus des comités d’armée et des états-majors, c’étaient presque uniquement des soldats du rang qui faisaient leur percée comme délégués. Dans leur majorité, ils n’avaient accédé à la vie politique que depuis la révolution. Ils avaient été formés par l’expérience de huit mois. Ce qu’ils savaient était peu de choses, mais ils le savaient solidement. L’apparence extérieure du congrès en démontrait la composition. Les galons d’officier, les lunettes et les cravates d’intellectuels du premier congrès avaient presque complètement disparu. (…) Les délégués des tranchées n’avaient pas l’air très présentables : pas rasés depuis longtemps, couverts de vieilles capotes déchirées (...). La nation plébéienne avait envoyé pour la première fois une représentation honnête, non fardée, faite à son image et ressemblance.
(…) Au moment de l’ouverture, l’on comptait 650 participants ayant voix délibérative. Il revenait aux bolcheviks 390 délégués ; loin d’être tous membres du Parti, ils étaient en revanche la substance même des masses (…). Nombreux étaient ceux des délégués qui, étant arrivés avec des doutes, achevaient rapidement de mûrir dans l’atmosphère surchauffée de Petrograd. (…)
Lounatcharsky trouve enfin la possibilité de lire à haute voix un appel aux ouvriers, aux soldats, aux paysans. Mais ce n’est pas simplement un appel : par le seul exposé de ce qui s’est passé et de ce que l’on prévoit, le document, rédigé à la hâte, présuppose le début d’un nouveau régime étatique. “Les pleins pouvoirs du Comité exécutif central conciliateur ont expiré. Le gouvernement provisoire est déposé. Le congrès prend le pouvoir en main.” Le gouvernement soviétique proposera une paix immédiate, remettra aux paysans la terre, donnera un statut démocratique à l’armée, établira un contrôle sur la production, convoquera en temps opportun l’assemblée constituante, assurera le droit des nations de la Russie à disposer d’elles-mêmes. “Le congrès décide que tout le pouvoir, dans toutes les localités, est remis aux soviets.” […]
Lénine reçoit la parole pour traiter de la paix. Son apparition à la tribune soulève des applaudissements interminables. Les délégués des tranchées regardent de tous leurs yeux l’homme mystérieux qu’on leur a appris à détester et qu’ils ont appris, sans le connaître, à aimer. S’agrippant solidement au bord du pupitre et dévisageant de ses petits yeux la foule, Lénine attendait, sans s’intéresser visiblement, aux ovations incessantes qui durèrent plusieurs minutes. Quand la manifestation fut terminée, il dit simplement : “Maintenant, nous allons nous occuper d’édifier l’ordre socialiste.” […]
Écoutez, peuples ! La révolution vous invite à la paix. Elle sera accusée d’avoir violé les traités. Mais elle en est fière. Rompre avec de sanglantes alliances de rapaces – c’est un grand mérite dans l’histoire. Les bolcheviks osèrent. Ils furent seuls à oser. La fierté éclate dans les cœurs. Les yeux s’enflamment. […] “Brusquement, sur une impulsion générale – racontera bientôt John Reed, observateur et participant, chroniqueur et poète de l’insurrection – nous nous trouvâmes tous debout, reprenant les accents entraînants de l’Internationale. Un vieux soldat aux cheveux gris pleurait comme un enfant. Alexandra Kollontaï cillait rapidement des yeux pour ne pas pleurer. La puissante harmonie se répandait dans la salle, perçant vitres et portes, et montant bien haut vers le ciel.”
Était-ce vers le ciel ? Plutôt vers les tranchées d’automne qui découpaient la misérable Europe crucifiée, vers les villes et villages dévastés, vers les femmes et les mères en deuil. “Debout, les damnés de la terre ; debout, les forçats de la faim !...” Les paroles de l’hymne s’étaient dégagées de leur caractère conventionnel. Elles se confondaient avec l’acte gouvernemental. C’est de là que leur venait leur sonorité d’action directe. Chacun se sentait plus grand et plus significatif en ce moment-là. Le cœur de la révolution s’élargissait au monde entier. »