samedi 30 juillet 2016

Adama Traoré : mort asphyxié. Que la gendarmerie le reconnaisse !



Depuis le 19 juillet, jour de la mort d’Adama Traoré, sa famille et ses proches ont entendu bien des éléments donnés pour expliquer la mort de cet homme de 24 ans dans les mains de la gendarmerie. On a parlé de "malaise cardiaque", d’"infection très grave touchant plusieurs organes", de "maladie cardiaque". Ces dernières heures, le Nouvel Obs et Le Monde avancent que la raison de la mort d’Adama est ce que l’on pouvait imaginer : l’asphyxie sous le poids de trois gendarmes. Que les autorités arrêtent de tourner autour du pot, et le reconnaissent. C’est cette vérité, la vérité, qu’exige la famille. Et au-delà de cette famille meurtrie, c’est chacun qui doit exiger de l’entendre.

         Ci-dessous, l’article complet d’Elsa Vigoureux du Nouvel Obs,

INFO OBS. Mort d'Adama Traoré : "Il a pris le poids de nos corps à tous les trois"




Plusieurs manifestations se sont tenues depuis la mort d'Adama Traoré pour que soient détaillées les circonstances précises de la mort du jeune homme. ((THOMAS SAMSON / AFP))

Un "syndrome asphyxique" à l'origine du décès d'Adama Traoré lors de son interpellation, a été évoqué par les deux expertises.


Les causes de la mort d'Adama Traoré sont encore loin d'être claires. Les deux rapports d'autopsie diligentés depuis le décès du jeune homme de 24 ans à la suite de son interpellation à Beaumont-sur-Oise le 19 juillet, avaient unanimement signalé des "lésions" - des"abrasions cutanées" au cuir chevelu, au front et sur l'épaule ont été relevées par les médecins légistes - mais indiqué qu'elles n'avaient "pas d'incidence dans le processus mortel".
"L'Obs" a appris de source judiciaire que les gendarmes qui ont arrêté Adama Traoré se sont expliqués sur procès verbal devant les enquêteurs : "Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser". Mais ils ajoutent également :
"Il a pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation". 
La précision est importante :  les deux expertises évoquent dans leurs conclusions un "syndrome asphyxique" à l'origine du décès.
"Ecrasé par le poids de ces trois personnes réunies"
L'avocat Yassine Bouzrou, saisi aujourd'hui de l'affaire par la famille du défunt, résume : "Nous avons un individu seul face à trois personnes qui reconnaissent avoir fait usage de la force. Et contrairement aux allégations avancées publiquement par le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, Adama Traoré avait une santé normale selon ses proches. Il assure : 
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"Les expertises l'affirment, il est bien décédé d'une asphyxie."
Alors l'avocat en vient à se demander "si la mort de la victime ne résulterait pas par exemple d'une compression thoracique, méthode habituellement utilisée au cours de certaines interpellations, dont on sait qu'elle peut être mortelle". Pour Yassine Bouzrou, la déclaration faite aux gendarmes devant les enquêteurs "laisse clairement entendre qu'Adama Traoré n'a certes pas été battu, mais écrasé par le poids de ces trois personnes réunies". 
Pourtant, le procureur de la République de Pontoise Yves Jannier a annoncé ce vendredi que la justice refusait la troisième expertise médico-légale demandée par la famille Traoré. Une demande qui faisait suite aux déclarations de ce même magistrat évoquant "une infection très grave", dont aurait été victime le jeune homme. Il avait aussi indiqué que les prélèvements effectués sur le coeur d'Adama Traoré montraient une "pathologie cardiaque" qui aurait été "potentiellement la cause directe de sa mort".
Des propos qui s'appuyait sur la première autopsie réalisée par un légiste à l'Institut médico-légal de Garches. Mais la deuxième expertise pratiquée à l'Institut médico-légal de Paris par deux médecins légistes, elle, fait état d'une "absence d'anomalie cardiaque".
Pour Yassine Bouzrou, "si Adama Traoré avait une infection, cela ne peut être établi qu'à la suite d'analyses anatomo-pathologiques, et non de cette manière imprécise et trompeuse, qui donne le sentiment que les informations ainsi délivrées par la justice sont impartiales".
"Justice pour notre petit frère"  
La famille d'Adama Traoré dit ne vouloir qu'une chose aujourd'hui, "la justice pour notre petit frère". Lassana Traoré, son frère aîné, indique : 
"Nous devons chercher et connaître les causes de la mort d'Adama. Car pour nous, au stade où nous en sommes, elles ne peuvent être liées à une maladie".
La famille tiendra demain à midi une conférence de presse à la Gare du Nord à Paris. Elle participera ensuite à une marche jusqu'à la place de la République.

                                                                Elsa Vigoureux

Loi Travail et conseil constitutionnel : lutte de classe et postures. Un article de l'hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine



Loi travail : seule la force des travailleurs comptera

Le 25 juillet, 61 députés PS, Front de gauche et écologistes ont saisi le Conseil constitutionnel sur la loi travail dénonçant « une loi dont la confection et l’adoption rapides ont révélé de graves négligences en matière de dialogue social et de respect du rôle du Parlement ».
  Ils invoquent notamment « diverses entorses à la procédure parlementaire », comme le fait que le Parlement « n’a pas disposé de délai raisonnable pour étudier le projet de loi », un droit d’amendement qui a été « essentiellement méconnu » ou encore le recours à trois reprises au 49-3 pour un « passage en force » du texte, ce qui a dévoyé, selon eux, l’« usage historique » de cet article de la Constitution. Ces 61 députés parmi lesquels figurent d’anciens ministres, les socialistes Benoît Hamon et Aurélie Filipetti, ou encore l’écologiste Cécile Duflot, auxquels se sont joints les partisans d’Aubry, ex-ministre socialiste du Travail, critiquent donc la méthode. L’utilisation à plusieurs reprises par Valls du 49-3 montre certes que le gouvernement peut tout à fait se passer de l’avis des députés quand il s’agit d’imposer une loi patronale. Mais en réalité, ces députés socialistes n’ont pas vraiment cherché à mettre le gouvernement en difficulté, se contentant de discours et de postures respectant les limites fixées par le gouvernement.
   S’ils continuent de faire mine de s’y opposer c’est que le bateau coule et qu’il ne fait pas bon ces derniers temps paraître solidaires d’un gouvernement détesté par l’immense majorité des travailleurs. Avant de devenir frondeurs, ils ont approuvé bien d’autres attaques contre les travailleurs. Autant dire que ces derniers auraient tort d’avoir des illusions et de s’en remettre à eux pour obtenir le retrait de cette loi travail.
   Si le texte a été adopté définitivement jeudi 21 juillet par le Parlement, les travailleurs, eux, n’ont pas dit leur dernier mot. Sept organisations syndicales et de jeunesse opposées à la loi travail, dont la CGT, Force ouvrière, Solidaires et la FSU, appellent d’ores et déjà à une journée de grève et de manifestations le 15 septembre prochain. Montrer sa force dans la rue et dans la grève, c’est la seule véritable voie pour faire reculer gouvernement et patronat.

                                    Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2504)

Pour les militants de la CGT de la localité dont je suis, une réunion de rentrée aura lieu le mercredi 31 août 2016 de 9h00 à 12h00. DM

Le Paon : un petit geste, certes modeste, entre amis



Le Paon, de bureau en bureau

Le Paon, l’ex-secrétaire général de la CGT qui avait dû démissionner de son poste suite aux révélations sur son train de vie financé par les adhérents de la CGT, s’est vu confier par le gouvernement la mission de créer la future Agence de la langue française, une mission qui sera rémunérée.
         Le Paon a déclaré vouloir s’investir dans la lutte contre l’illettrisme. Peut-être… mais cela ressemble  à une façon de recaser un dirigeant syndical qui n’avait pas brillé par son agressivité contre le gouvernement socialiste, c’est le moins que l’on puisse dire.
         Au moins quelqu’un qui aura retrouvé un emploi grâce au gouvernement !