vendredi 27 mai 2016

Loi Travail : notre journée militante du 26 mai 2016


Journée militante

 
9 heures

Quelques affiches ont été apposées sur la vitrine de la permanence PS. Rien de bien méchant. Le mieux est d’aller dire  en direct au député PS du cru qui joue les agneaux à Argenteuil et les taureaux de combat el khomri-valsien dans les médias ce que les travailleurs pensent de sa loi et de ses prestations pour les profits du patronat. Il veut plastronner à partir d’aujourd’hui dans la Ville. Il y aura bien des occasions de le rencontrer…
 

10 heures 30

Petite assemblée générale de grévistes du côté de Mandéla. Petite mais riche d’enseignements. Le fait de pouvoir échanger sur l’ambiance, les interrogations et les perspectives dans différents secteurs de la Ville. De l’avis général, à renouveler systématiquement. L’UD-CGT appelle à une réunion ce mardi 31 mars à 17 heures 30 à la Maison des syndicats de Cergy. Ce n’est pas trop tôt, mais une nouvelle occasion de faire le point pour développer l’action.

(A remarquer que nous avions décidé de tenir cette assemblée devant Mandéla. Nous y avons retrouvé cinq policiers à calot. Très heureux de nous protéger de la sorte ? Nous espérons qu’ils auront apprécié le peu qu’ils y auront entendu !)
Loi 
14 heures                                          

Entre Bastille et Nation, chaude ambiance. Le nombre de manifestants a non seulement augmenté comparé aux manifestations précédentes, mais cela ne ronronne pas. Les slogans fusent. Pour certains manifestants, c’est patent, c’est la première manifestation.
 
 

A nous de convaincre pour les jours qui viennent que marquer sa sympathie à l’égard du mouvement qui concerne l’avenir de l’ensemble du monde du travail est bien, mais ce qui est nécessaire c’est de se retrouver, dans des assemblées, mais aussi dans des manifestations où non seulement on montre sa force mais où l’on discute également. Ce sont ces discussions sur bien des points de notre mouvement qui le renforceront.
 
 

Juppé, Macron, la concurrence est rude pour servir les patrons


Juppé et son programme : El Khomri, sans fioritures

 

À un an de l’élection présidentielle et six mois de l’élection primaire de la droite, Juppé a révélé son programme économique. Comme le gouvernement actuel, le candidat putatif de la droite prend ses ordres au Medef. Son programme ressemble donc à la loi travail d’El Khomri, mais sans l’emballage à l’attention des syndicats dits réformistes.

Dans ce programme, la durée du travail et le tarif des heures supplémentaires seront négociés directement dans chaque entreprise, sur la base d’une durée légale de 39 heures. Si un patron ne trouve pas de syndicalistes complaisants, il pourra imposer le recours au référendum. Juppé, comme tous ceux qui se prononcent pour ce type de référendum, sait très que les patrons utilisent systématiquement le chantage à l’emploi pour faire accepter des dégradations des conditions de travail et de salaire.

Toujours selon Juppé, les licenciements et leurs justifications seront prévus dès le contrat d’embauche et spécifiques à chaque entreprise. Les indemnités seront plafonnées. Les patrons seront dégrevés de dix milliards d’euros de cotisations familiales et de toutes les cotisations sur les bas salaires. Cette perte sera payée par les travailleurs sous la forme d’une augmentation d’un point de la TVA.

De même, les riches paieront moins d’impôts et plus du tout d’impôt sur la fortune mais, en revanche, seront mieux aidés pour payer leurs employés de maison. À l’inverse, les revenus « d’assistance » seront plafonnés et les chômeurs plus étroitement contrôlés. Enfin, une nouvelle baisse de l’impôt sur les sociétés interviendra rapidement, suivie d’une autre un peu plus tard.

Après cette avalanche de clins d’œil et de promesses vers la droite et les possédants, Juppé fait mine de se montrer raisonnable et réaliste : il ne propose que la suppression de 200 000 fonctionnaires, quand Fillon veut en détruire 600 000 et Le Maire un million.

L’essentiel de la loi travail, actuellement combattue par les grèves et les manifestations, y est bien : laisser à chaque patron la possibilité de faire sa propre loi. Combattre la loi travail aujourd’hui, c’est aussi rejeter par avance la loi Juppé

                                      Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2495)

 

Macron : les ambitions d’un serviteur du patronat

 

Le 24 mai, dans un entretien au journal Les Échos, Macron, le ministre de l’Économie, a déclaré : « Il faut aller plus loin que la loi El Khomri. »

Il s’est félicité du « rattrapage du retard de compétitivité » lié au pacte de responsabilité, au CICE, comme il se doit. Il a exhorté le patronat à privilégier l’investissement, tout en sachant très bien que les patrons, qui bénéficient des largesses de l’État, agissent comme ils l’entendent. Et il a conclu sur le fait que : « La clef, c’est la modération salariale. (…) Pour les salaires, il faut privilégier des négociations salariales au plus proche de la situation de l’entreprise. »

Mais, bien entendu, Macron ne parlait là que des salaires des travailleurs. Pour ceux des patrons, il a précisé : « Il est hypocrite de déclarer : “Limitons la rémunération des dirigeants à 100 fois le smic”, alors que, suivant la Constitution, la loi ne peut pas limiter la rémunération des patrons avec un plafond fixe. » Ce qui est donc possible, quand il s’agit d’attaquer les travailleurs, est impossible quand il s’agit des patrons. Dans cette société où la réalité du pouvoir est dans les mains des capitalistes, la loi et la Constitution ne défendent effectivement que leurs propriétés et leurs profits.

Macron exprime comme à son habitude les souhaits du patronat de voir les droits des travailleurs reculer. Aller plus loin que la loi El Khomri et même revenir à Germinal est le rêve de bien des patrons. Le ministre de l’Économie ne fait là que défendre sans enrobage la politique profondément antiouvrière que mène déjà l’ensemble du gouvernement. S’il le fait de manière si provocante, c’est parce qu’il a l’arrogance de sa classe, mais aussi parce qu’il a des ambitions politiques pour 2017. Et celles-ci le poussent à tenter de se distinguer d’autres ministres tout aussi arrogants, comme le premier d’entre eux, Manuel Valls.

Les Macron, Valls, Hollande et autres se préparent à jouer la comédie lors de la prochaine campagne présidentielle. Ils jureront alors, la main sur le cœur, qu’ils sont prêts à défendre les intérêts de « tous les Français », comme ils disent. Les travailleurs doivent savoir à quoi s’en tenir.

Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2495)

jeudi 26 mai 2016

Nathalie Arthaud : un interview à la manifestation parisienne par BFMTV

Leclerc - Conflans-Sainte-Honorine : un relent de féodalité


Les employés se rebellent

 
Plusieurs travailleuses de l’hypermarché Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines ont multiplié les démarches face à leur direction, se réunissant, faisant circuler les informations, contactant l’inspection du travail et convoquant une conférence de presse.

Les quelque deux cents salariés subissent en effet une situation intolérable, le directeur se comportant comme un seigneur dans son domaine. Le sous-effectif est permanent et la pression pour faire faire le travail à ceux qui restent est énorme. Les pauses ne sont souvent pas respectées.

          De plus, la direction rechigne à fournir l’équipement minimum pour travailler. À tout cela s’ajoute le comportement autoritaire ou les réflexions misogynes de certains cadres. La direction du magasin cherche à maintenir une ambiance de peur en exerçant un chantage permanent à l’emploi.

          Aujourd’hui, certaines sont décidées à ne plus subir, ni à abandonner leur travail, et à lutter. 

Loi Travail : Valls joue les matamores


Face au mouvement : les coups de menton de Valls

 
Face à la mobilisation contre la loi El Khomri qui continue, face aux grèves touchant les transports routiers et les raffineries de pétrole, le gouvernement et sa majorité bombent le torse.

Dans la voie tracée par Hollande présentant sur France Culture les luttes des travailleurs des dépôts de carburants et des raffineries comme une « stratégie portée par une minorité », Valls en Israël a pris le relais, justifiant les interventions policières contre les grévistes, affirmant après celle, brutale et massive, à Fos-sur-Mer que « d’autres sites seront libérés ». Prenant pour cible la CGT, il a fait mine de s’apitoyer sur le sort des automobilistes, « pris en otage », dit-il.

Ces prises de position n’ont rien à envier à la posture intransigeante de gardien de l’ordre qu’essaie désormais d’incarner Sarkozy, depuis que le mouvement contre la loi El Khomri perdure. Avec son attitude de maître d’école sifflant la fin de la récré, le « Ça suffit » de Valls paraît aussi dérisoire que les déclarations du ministre des Transports niant, sur le plateau de BFM, les problèmes d’approvisionnement des stations d’essence, tout en décidant des mesures d’exception permettant des livraisons par camion-citerne le dimanche et autorisant à dépasser les plafonds d’heures supplémentaires imposées aux camionneurs.

En attaquant les travailleurs qui se battent, c’est l’ensemble de la contestation que le gouvernement cherche à discréditer auprès de ce que l’on appelle l’opinion. Par là même, il démontre que c’est bien la réaction ouvrière qu’il craint, son extension à de nouveaux secteurs et sa généralisation. La mobilisation reste encore limitée, mais elle exprime un rejet bien plus large de la politique propatronale que le gouvernement mène tambour battant.

Valls ose prétendre que « continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, ça n’est pas démocratique ». Parlons-en de cette démocratie dont Valls et la majorité des députés socialistes se gargarisent ! Est-il vraiment démocratique de recourir au 49-3 en court-circuitant les députés, comme l’a fait le gouvernement ? Est-ce vraiment la démocratie quand 577 députés peuvent faire des lois qui vont à l’encontre des intérêts et de la volonté de la majorité du monde du travail ? Ils se prétendent mandatés par le peuple, mais le peuple dont ils parlent n’a pas élu les députés du PS pour qu’ils votent la démolition des protections des travailleurs qui subsistent encore !

Les travailleurs ne sont pas encore tous dans la lutte. Mais ceux qui le sont incarnent les aspirations et les intérêts du monde du travail dans son ensemble. Sans les travailleurs, rien ne fonctionne, comme on peut le vérifier. Et ils n’ont pas attendu que les Valls, Hollande et autres Sarkozy et Juppé les autorisent à dire ce qu’ils veulent. Le camp des travailleurs est en train de se donner les moyens de se faire entendre.

Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2495)

 

Paris

Manifestation contre la loi Travail

à 14h00

Place de la Bastille

Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations contre la loi Travail le jeudi 26 mai 2016. A Paris, la manifestation partira de la place de la Bastille à 14h en direction de la place de la Nation.

 

Vendredi 27 mai

 

Cette réunion de Lutte ouvrière tombe à pic, cet anniversaire de la grève de mai-juin 1936 tombant dans la période que nous connaissons où la grève générale est à l’ordre du jour. Nous discuterons des deux, bien évidemment.

Groupe d’Etude Ouvrière
 
Organisé  à Argenteuil par Lutte ouvrière
 
VENDREDI 27 MAI
 
A 20 Heures 15
 
Espace Nelson MANDELA
82 bd du Gl Leclerc
 
« Juin 1936, le grand sursaut du monde du travail »
 
Un exposé fait par Dominique suivi d’un temps de libre débat