vendredi 1 janvier 2016

Voeux personnels pour 2016 d'un révolutionnaire communiste



Notre espoir pour 2016

Pendant ces vacances, si nous avons laissé ce blog se reposer lui aussi, nous n’étions pas sans nouvelle d’ici. Pas réjouissantes ces nouvelles, même si elles n’ont rien pour nous étonner.
         Tous ceux qui font mine de ne pas voir depuis des décennies le conflit qui marque fondamentalement la société et qui oppose les producteurs à leurs exploiteurs ne peuvent rien comprendre aux questions actuelles qui sans nul doute, pour certains, les émeuvent pourtant. Sur le plan politique, cet état de chose se traduit par la dictature des hommes du capital sur la société qui imposent aux carriéristes de la politique celle qu’ils doivent mener. A notre époque, le terme d’hommes d’Etat ne convient même plus, il n’y a que des carriéristes de diverses obédiences.
         Valls prépare les élections de… 2022. Il fera sans doute à ce moment-là un bon candidat de droite. Il entraîne derrière lui une petite phalange de ses amis, tel le député d’Argenteuil-Bezons, soutenant Valls contre les Roms, macroniste à tout va, et déchéanceur de la nationalité derrière son chef de file. Qu’importe, qu’ensemble, ils désespèrent dans le vent de turpitude actuel quelques fidèles désintéressés du PS. Ces derniers n’auront été que des masses de manœuvres bien ignorantes, pendant que leurs mentors et ceux qui les suivent pour les mêmes raisons – il faut bien manger, il faut bien vivre – attendront leur heure, l’heure des alternances. Pour ceux-là, qu’importent les dégâts sur la conscience que ces messieurs auront opérés pendant ce temps, mettant en œuvre leur grande contribution à la montée des idées réactionnaires, rétrogrades, qui créent des obstacles supplémentaires pour la solution de la crise de la société.
         Notre espoir personnel pour 2016 est que trop étant trop, des consciences se réveillent, aient la volonté de comprendre, de confronter, et que finalement cette montée des idées réactionnaires produisent son contraire, un sentiment de révolte, une volonté, parmi une fraction notable de la population, parmi la jeunesse, mais aussi parmi les plus anciens qui ont baissé les bras, ou qui découvrent que pratiquer la vraie politique peut contrer celle qui mène l’humanité dans une impasse.
         Oui, voilà notre espoir personnel pour 2016, et nous sommes prêts à cette confrontation. D Mariette

2016 : Une nouvelle année de conscience et de lutte ?



Le blog est de retour,

Bonne année 2016 à tous,

Pour les camarades de Lutte Ouvrière d’Argenteuil,

Dominique MARIETTE

(à suivre)

Editorial de Lutte Ouvrière de cette semaine


Hollande : de déchéance en déchéance

Le Pen en avait rêvé, Sarkozy l’avait promis, eh bien Hollande l’a fait ! En décidant d’inscrire dans la Constitution la déchéance de la nationalité pour les binationaux nés en France coupables d’actes de terrorisme comme il s’y était engagé lors de la réunion du Congrès à Versailles, Hollande fait, en cette fin d’année, un calcul bassement politicien.
         Cette mesure, marquée à droite, a toujours été dénoncée par la gauche comme une violation du droit du sol et du principe d’égalité. Elle crée des Français de seconde catégorie, ceux nés en France mais qui ont une seconde nationalité de par leurs origines, qui auraient à « mériter » d’être Français, quand les Français « de souche » n’ont eu qu’à se donner le mal de naître ici. Elle jette la suspicion vis-à-vis des immigrés en entretenant l’amalgame entre eux et les terroristes.
         Tout le monde en convient : la déchéance de la nationalité ne dissuadera aucun terroriste. Elle est, sur le plan sécuritaire, complètement inefficace. Et Hollande lui-même le dit, c’est un « symbole ».
         Ce serait, d’après Hollande, « le symbole de l’unité nationale » puisqu’un gouvernement dit de gauche reprendrait à son compte une mesure de droite. Hollande donne un coup de pied de l’âne à Sarkozy qui avait brandi la déchéance de la nationalité en 2010 sans jamais la mettre en place, mais il parle « d’unité nationale » ! C’est tout l’art de politiciens tels que Hollande que de transformer une mesure et une manœuvre politicienne en vertu politique.
         Hollande cherche à se poser en père de la nation, en chef de l’État, au-dessus des partis et loin des querelles partisanes. Pour couper l’herbe sous les pieds de la droite et de l’extrême droite, il exploite au maximum la peur du terrorisme et le filon sécuritaire. Lui qui demandait, il y a peu, d’être jugé sur ses résultats en matière de chômage, a trouvé un fonds de commerce électoral jugé plus rentable pour 2017.
         Cette déchéance de la nationalité contrarie plusieurs ministres et fâcherait quelques dirigeants socialistes. Attention, des vagues seraient attendues au PS ! Mais il suffit de voir comment Christiane Taubira s’accroche à son fauteuil de ministre, alors qu’elle n’a jamais caché son hostilité à une telle mesure, pour comprendre que ces vagues risquent vite de se perdre dans les sables des ambitions personnelles.
         C’est pour la population et pour toute la société que les conséquences d’une telle politique sont graves. Car il s’agit de toute une évolution.
         Comme le font remarquer certains notables du PS, le quinquennat a commencé par la promesse du droit de vote aux étrangers aux élections locales, pour terminer sur la déchéance de la nationalité. Autrement dit, le gouvernement tire toute la vie politique à droite.
         Et tant pis si cela alimente la suspicion et la peur de l’étranger ! Tant pis si cela conforte les amalgames et les racistes ! Tant pis si ces concessions à la droite et à l’extrême droite renforcent ceux qui n’attendent qu’une occasion pour s’en prendre physiquement à des immigrés, comme cela s’est produit à Ajaccio ces derniers jours, avec des manifestations xénophobes insupportables !
         En accentuant les mesures sécuritaires, en lançant un débat sur la nationalité dans un contexte de repli sur soi et de montée des idées racistes et nationalistes, le gouvernement met de l’huile sur le feu.
         En son temps, Sarkozy avait fait la même chose en lançant un débat sur l’identité nationale mais, à la différence de Hollande, il avait fini par rétropédaler face à la zizanie qu’un tel débat créait dans les rangs de la droite.
         Aujourd’hui, c’est le gouvernement socialiste qui joue les pyromanes. Et cela n’empêchera ni Hollande ni Valls de nous expliquer, la main sur le cœur, qu’ils sont résolus à combattre le racisme et la xénophobie.
         Ces propos ne valent pas mieux que les promesses qu’il a faites sur le chômage, le pouvoir d’achat et les impôts. Le gouvernement attaque le monde du travail aussi bien sur le plan matériel que sur le plan des valeurs politiques.
         Alors, ce que nous espérons pour 2016, c’est que les travailleurs ne se laissent pas entraîner dans cette déchéance morale. C’est qu’ils retrouvent le chemin des luttes, ensemble, Français et immigrés.
         C’est qu’ils retrouvent la conscience de leur intérêt commun, celui d’avoir à combattre les licencieurs, celui d’avoir à affronter la rapacité patronale, pour inverser le cours des choses et faire en sorte que le rapport de force redevienne favorable au monde du travail.