mercredi 2 septembre 2015

Alcatel-Lucent : le pactole de M. Combes : combien par emploi supprimé ?


Des millions pour un licencieur, la logique du capitalisme

 
Michel Combes, ex-directeur général du groupe Alcatel-Lucent, va toucher près de 14 millions d’euros sous forme d’actions à l’occasion de son départ pour Numéricable-SFR. Combes n’est resté que deux ans en exercice, mais selon les dirigeants du groupe, il aurait « sauvé l’entreprise ». Ses exploits ? La suppression de plus de 10 000 emplois et la fermeture de nombreux sites !

Ce cadeau de départ est si voyant que plusieurs ministres - et même le Medef – font mine d’être choqués. Mais cette prime, qui récompense la destruction des emplois et les fusions d’entreprises, est bien révélatrice de ce qu’est le capitalisme.

mardi 1 septembre 2015

Argenteuil : la démission de l'Adjointe. Non au racisme et au mépris anti-pauvres


Dernière heure
 
Nous venons d’apprendre la démission de sa fonction d’Adjointe-au-maire aux affaires scolaires et à la culture de M. Rousseau suite à son message Facebook raciste et anti-pauvres. Cette démission est la seule suite logique après ce message indigne. Nous y reviendrons sur ce blog demain matin.

Rentrée scolaire : sous le signe de la hausse des effectifs


Un manque d’enseignants aux conséquences désastreuses

 
Un total de 4125 élèves supplémentaires a été recensé dans le Val d’Oise pour la rentrée scolaire d’aujourd’hui, de l’école maternelle au lycée.

Au niveau du primaire, c’est demain que seront connues les ouvertures ou les fermetures de classes de dernière heure, mais on sait déjà que la situation risque d’être catastrophique dans nombre de quartiers au vu de l’augmentation des effectifs d’enfants à scolariser. De plus, on sait déjà que le remplacement des enseignants connaîtra de graves problèmes cette année encore.

Les concours de professeurs des écoles ne permettent pas le recrutement normal des enseignants du primaire nécessaires. L’inspection académique du Val d’Oise a déjà prévu de faire appel aux 100 premiers candidats inscrits sur liste complémentaire lors des concours de l’an passé, les 30 suivants seront appelés également, vraisemblablement dès la semaine prochaine. Ce sont les candidats qui n’ont pas réussi le concours de professeur des écoles, qui sont dans l’ordre après les admis, mais dont on a finalement besoin.

         Rien d’étonnant à cela C’est la conséquence du refus du gouvernement d’organiser le vaste et massif recrutement d’enseignants nécessaire promis par Hollande en 2012.

         C’est ce que notre hebdomadaire développe dans l’article ci-dessous dans sa livraison de cette semaine.

 

Rentrée scolaire : promesses non tenues

 

À son arrivée à la tête de l’État, François Hollande avait promis de faire de l’Éducation nationale la grande priorité de sa présidence.

Il avait annoncé que 60 000 postes seraient créés en cinq ans pour compenser les 80 000 supprimés par Nicolas Sarkozy. Mais les chiffres que donne le principal syndicat des écoles élémentaires et maternelles, le SNUipp, pour l’année scolaire 2015/2016, montrent que les choses ne sont pas près de s’améliorer.

Comme les années précédentes, le nombre d’élèves scolarisés dans ces écoles va augmenter plus vite que les moyens prévus pour les accueillir. 464 classes vont certes être ouvertes dans le premier degré, mais il y a 25 400 élèves en plus. Cela fait une classe créée pour 55 élèves. Le problème des classes surchargées n’est donc pas près d’être résolu.

Parmi les objectifs annoncés figurait la scolarisation des enfants de moins de trois ans. 9,12 % d’entre eux iront à l’école cette année, sensiblement le même chiffre que l’année dernière, mais bien moins qu’à la rentrée 2000 où 34,7 % y avaient eu accès.

Le non-remplacement des professeurs absents, qui fait perdre aux élèves de nombreux jours de cours, ne va pas non plus être résolu. Seuls 331 nouveaux postes d’enseignants vont être créés à cet effet, ce qui signifie qu’il en manquera toujours 1 179 pour retrouver ne serait-ce que le niveau de 2007. Les parents devront cette année encore manifester avec les enseignants et occuper les écoles pour que leurs enfants aient droit à une scolarité normale.

Pour le premier degré, 14 000 postes avaient été promis sur les 60 000 destinés à l’ensemble de l’Éducation nationale. Après trois rentrées, le syndicat constate que seuls 2 611 ont été créés. Les deux prochaines rentrées verront-elles arriver les 11 000 postes qui manquent ? Rien n’est moins sûr.

Quand il s’agit de satisfaire les patrons, rien ne va jamais assez vite pour Hollande. L’Éducation, elle, peut attendre et même passer à la trappe.

Daniel MESCLA

"Dépenses publiques" : liquider celles qui profitent au patronat




Plus pour les uns, moins pour les autres

 
« La dépense publique n'est pas la réponse de gauche ». Voilà le genre de phrases énigmatiques mais totalement macronnienes dont le député d’Argenteuil-Bezons et ses amis font leurs gorges chaudes.

         Cela fait sourire de la part du député local dont il est de notoriété que l’économie en tant qu’édile n’est pas la vertu première.

         En revanche, c’est se moquer du monde quand on gratte un peu ce genre de discours.

         « La dépense publique » quand il s’agit du grand patronal, le gouvernement « de gauche » sait ne lui donner aucune limite : subventions aides, crédits d’impôts, commandes militaires, et l’on en passe. (Voir notre éditorial ci-dessous).

         Là où incontestablement ce gouvernement aux ordres du patronat sait restreindre la dépense publique, c’est quand il s’agit de s’attaquer aux vrais services publics utiles à la population, comme on va pouvoir le constater une nouvelle fois en cette nouvelle rentrée scolaire.
 
 

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprises du lundi 31 août 2015


Une gauche de gouvernement qui ne sait que servir le patronat

Dans leur acharnement à plaire au patronat, ministres et dirigeants du Parti socialiste se marchent sur les pieds. Après Hollande, Valls et bien d’autres, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron est allé déclarer son amour aux patrons, profitant de l’université d’été du Medef. Il y a ajouté sa pincée de critiques à la gauche dont il est pourtant un ministre. D’après lui, celle-ci aurait eu le tort de croire en une politique dirigée « contre les entreprises » et de penser que « la France pourrait aller mieux en travaillant moins ».
Au moins c’est clair. Si Sarkozy n’est plus au gouvernement avec son « travailler plus pour gagner plus », on y trouve sa copie conforme et même son style. Et si Valls, en tant que chef du gouvernement, et Cambadélis, en tant que secrétaire du Parti socialiste, ont cherché à corriger les propos du ministre, c’est d’abord parce qu’ils sont vexés que Macron leur ait volé la vedette.

Au fond, ce petit jeu consistant à chercher l’approbation des patrons n’est pas si difficile quand on est au gouvernement et que l’on peut leur accorder des subventions sur le budget de l’État. N’importe quel petit Macron de la dernière averse, encore frétillant de sa carrière dans la banque, peut alors venir les voir. S’il ajoute qu’à son avis, la bataille pour la réduction du temps de travail a été une erreur historique, les patrons veulent bien l’applaudir.

Le prétexte de cette politique est de faire repartir l’économie. Mais entre se tailler un succès à une réunion de patrons et convaincre ces mêmes patrons d’investir et d’embaucher, il y a une marge. Leur problème n’est pas de sortir le pays de la crise, mais de sauvegarder et augmenter leurs profits. Ils encaissent donc les aides mais n’en font rien, si ce n’est les placer dans des banques, spéculer ou racheter une entreprise à un autre patron. Non seulement cela ne crée pas un seul emploi, mais même cela en supprime par milliers.

Bien sûr, tout cela fait grogner quelques députés dits « frondeurs » inquiets pour leur réélection mais qui, après quelques protestations, s’alignent invariablement sur la politique gouvernementale. Les dirigeants écologistes, de leur côté, ne cessent de se demander de quel côté ils ont le plus à perdre, entre l’appui ou la participation au gouvernement et un simulacre d’opposition. De toute façon, cela n’a aucune influence sur un gouvernement décidé à poursuivre la même politique avec ses prétendues « réformes » consistant à s’attaquer aux droits des travailleurs.

Là encore, il répond aux demandes des patrons qui pensent que, avec un gouvernement aussi bien disposé à leur égard, il ne faut pas laisser passer l’occasion de reprendre des concessions faites dans le passé. Et de s’en prendre aux salaires, aux horaires de travail, à la représentation des travailleurs dans les entreprises, à leurs protections contre les licenciements, à tout le Code du travail. Pourquoi s’arrêter sur ce chemin, tant qu’il semble grand ouvert ?

Aucune véritable reprise économique ne sortira de là, car consacrer les finances de l’État à nourrir les profits patronaux ne fait qu’enrichir une minorité en appauvrissant toute la société. Menée dans tous les pays, elle fait même peser la menace d’une crise financière pire que celle de 2008, comme le montrent les soubresauts des Bourses.

La tragédie des réfugiés, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, n’est pas sans rapport avec tout cela. Leur afflux en Europe, quand ils n’ont pas laissé leur vie dans la traversée de la Méditerranée ou asphyxiés dans un camion, est témoin du désordre politique et économique planétaire. Dans bien des pays, à la misère générale s’ajoutent les guerres, les déplacements de populations, les massacres. Et face à ce drame dont ils sont en grande partie responsables, les gouvernements européens affichent la même impuissance criminelle, agrémentée de discours hypocrites.

Alors que la situation s’aggrave pour les travailleurs et même pour les peuples en général, la politique de ce gouvernement dit de gauche se réduit à lécher les bottes d’un patronat cynique et triomphant. C’est lamentable et dérisoire. Il fut un temps où les partis de gauche, ou pour mieux dire les partis du mouvement ouvrier, avaient l’ambition de changer le monde. C’est bien loin des idées d’un Hollande ou d’un Macron, tout occupés à tenter de sauver un ordre existant qui part en lambeaux.

Mais la nécessité de changer le monde, c’est-à-dire d’abattre ce système capitaliste, elle, est plus impérieuse que jamais.