lundi 23 avril 2018

Argenteuil, médiathèques, quelle place pour les "classiques" et les livres d'art ?


Les œuvres d’aujourd’hui, mais également celles du passé

 
Lire les œuvres de Balzac dans La Pléiade grâce à la bibliothèque Aragon-Triolet dans les années 1975...

Nous avons reçu d’un de nos lecteurs le témoignage suivant qui s’étonne de la faiblesse de la présence des « classiques » et des livres d’Art dans les médiathèques de la Ville d’Argenteuil, et que certains rayonnages soient largement incomplets. Nous rappelons que la responsabilité des médiathèques dépend de la municipalité, et que ce qui y est fait relève de sa politique culturelle, si tant est qu’elle en ait une.
 Nous partageons l’étonnement et le contenu du témoignage de ce lecteur. Nous attendons bien évidemment les commentaires de chacun. Que le débat commence. DM 

« … En gros l'explication qu'on me donne est : 1) on supprime tout ce qui ne sort pas assez 2) nous ne sommes pas une bibliothèque de conservation, mais d'actualité (on donne ce que les gens réclament). 3) les livres du genre pléiade etc sont plutôt destinés à des bibliothèques universitaires. 4) enfin, il faut que la bibliothèque soit un espace aéré, d'où les étagères à moitié vides.
Inutile de dire que je suis en désaccord avec tout ça, ne serait-ce que parce que bon nombre de ces œuvres complètes ou classiques ne sont plus réédités (et qu'il faut quand même conserver la base de notre patrimoine. Et en tant que lecteur, jamais je n'aurais découvert Aragon, et bien d'autres qui m'ont conduit aux études de Lettres, si de magnifiques collections n'avaient été physiquement présentent sur les rayonnages. (Par exemple il y avait les œuvres complètes de Zola par Henri Mitterrand, avec tous ses écrits de jeunesse, journalistiques, la critique, les poèmes etc.… qu'on ne trouve plus, même en La Pléiade. Ces volumes ont été retirés : comment un jeune lecteur pourrait-il les découvrir autrement qu'en tombant dessus ?)
Enfin, je défends dans l'idée de bibliothèque, le fait qu'on peut "essayer" gratuitement tout un tas d'auteurs classiques ou difficiles, dont on n'aurait pas fait la dépense en librairie. Le lecteur peut ainsi tester ses goûts, découvrir ce qui lui plaît, et ainsi trouver sa voie. Ou revenir plus tard à un auteur auquel il n'aura pas accroché dans un premier temps. Bref, la bibliothèque municipale gratuite a un rôle d'éducation très grand à jouer. Il ne s'agit pas seulement de donner aux gens ce qu'ils connaissent déjà. Ceci concerne la littérature, mais il en est de même pour le rayon des livres d'art, qui a été aux trois quarts vidé : là encore, ce sont des livres chers pour les non-initiés, et qu'on ne retrouve plus forcément après.
 Je me souviens qu'au temps où j'ai commencé à fréquenter la bibliothèque, il y avait les deux grands volumes d'Aragon sur Matisse ; on ne les trouve plus que dans une édition Quarto en noir et blanc ! Il y avait les écrits sur l'art d'Eluard en trois volumes aux Editions du Cercle d'art ; disparus. Etc etc... En conclusion, je ne dis pas qu'il ne faut rien retirer, mais ce geste doit-être raisonné. Qu'on ne trouve pratiquement plus un livre d'Elsa Triolet dans la bibliothèque qui porte son nom, ça me paraît dingue (d'autant qu'avant ils y étaient tous). Voilà en deux mots… »

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