vendredi 31 mars 2017
Nathalie ARTHAUD et les militants de Lutte ouvrière en campagne. J-23
Soutien
aux salariés de Mim
Communiqué
Le tribunal de commerce de
Bobigny a avalisé le plan de reprise le plus défavorable de l’entreprise Mim,
avec 800 licenciements sur 1078 salariés, sans compter les 400 CDD présents en
moyenne tous les mois et indispensables à l’ouverture des magasins. Selon ce plan
de reprise, il resterait 71 boutiques sur les 270 du groupe.
L’actionnaire principal depuis
2014, la société hongkongaise Main Asia, estime perdre trop d’argent et
justifie ainsi son plan. Les salariés, qui ont manifesté mardi, soupçonnent le
groupe de s’être entendu avec le fournisseur principal pour vider les caisses
de l’entreprise à leur profit.
Je suis entièrement solidaire du
combat de ces salariés. Les emplois doivent être maintenus en prenant sur les
profits du groupe et des fortunes de ces capitalistes prédateurs qui
s’enrichissent en dépeçant les entreprises qu’ils rachètent. Et il faut imposer
la transparence sur les comptabilités réelles de toutes les grandes entreprises
et abolir le secret des affaires qui ne sert qu’à masquer les mauvais coups du
grand patronat.
Nathalie ARTHAUD, le 30.03.17.
Faire
entendre sa voix
Y aura-t-il une forte abstention
au premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril ? Sondeurs et
journalistes le prévoient et parlent pudiquement de « perte de crédibilité
de la classe politique ». Et tous de discourir sur « le meilleur moyen
de renouer les liens » et de « rétablir la confiance ».
C’est dans les milieux populaires
que le courant vers l’abstention est le plus fort. Et pour cause, c’est là que
la situation se dégrade d’année en année. C’est là que le chômage de masse
produit ses effets destructeurs. Et c’est là qu’on a pu constater que les
promesses successives des politiciens de tout bord n’étaient que du vent. Alors
beaucoup disent : à quoi bon ? Et si cette désillusion se traduit souvent en
dégoût envers les politiciens et la politique en général, c’est bien parce que,
depuis des dizaines d’années, les partis qui se disaient les porteurs des
intérêts des travailleurs et des couches laborieuses ont dévoyé et trahi la
confiance que des millions d’ouvriers plaçaient en eux.
Pendant des générations, depuis
la fin du 19e siècle, l’idée qu’un ouvrier votait pour des partis ouvriers, et
jamais pour des partis bourgeois, s’était transmise. Mais le Parti communiste
et la CGT, sans parler des autres, ont remplacé cette idée par la seule
perspective de l’union de la gauche. Ils ont ancré l’idée que les choses
changeraient si, et seulement si cette gauche, avec à sa tête des représentants
patentés de la bourgeoisie, venait au pouvoir. Les travailleurs ont pu vérifier
dans leur chair que cela ne menait qu’à des désillusions.
Chaque travailleur sait que, pour
se faire entendre de son patron, se faire respecter, il faut se manifester, se
grouper, même si c’est souvent difficile. Ce qui est valable au niveau d’une
entreprise l’est encore plus au niveau de tout le pays. Le vote peut être un
moyen de se prononcer sur les intérêts généraux du monde du travail, un moyen
de se compter, de voir qu’on n’est pas seul, d’affirmer qu’il y a une alternative
face à l’arrogance des possédants et des gouvernants.
L’abstention, elle, n’a jamais
fait peur aux bourgeois. Dans certains pays, la majorité des travailleurs
s’abstiennent, et parfois depuis longtemps. Mais cela veut dire que la classe
ouvrière et les classes populaires abandonnent toute expression politique à
leurs exploiteurs, et les possédants s’en accommodent, sans problème.
L’idée que les élections peuvent
changer la vie a été et reste un piège mortel pour le monde ouvrier, mais
abandonner l’arène électorale aux partis bourgeois ne vaut guère mieux. Voter
pour Nathalie Arthaud le 23 avril, ce sera faire entendre le camp des
travailleurs. Ce sera affirmer que des travailleurs ne se résignent pas à
l’inacceptable et ont confiance dans la capacité du monde du travail à lutter
pour ses intérêts.
Paul
SOREL (Lutte ouvrièren°2539)
Dans
les médias
Ce vendredi 31 mars
à 08h10
Radio Classique :
Interview de Nathalie Arthaud
à 19h30
France Info TV :
Interview de Nathalie Arthaud
Samedi 1er avril
à 20h00
LCI : Interview de Jean-Pierre
Mercier
Lundi 3 avril
à 07h40
RMC : Interview de Nathalie Arthaud
Libellés :
la campagne de Nathalie ARTHAUD
Guyane : une situation dramatique. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine
Guyane :
vive la lutte des travailleurs !
Depuis lundi 27 mars, la grève
générale est effective en Guyane. Tout le pays est bloqué. En réalité, il
l’était déjà largement depuis une dizaine de jours. Le mécontentement s’est
élargi suite aux grèves des travailleurs de la société Endel, qui devait
assurer le transfert de la fusée Ariane sur son pas de tir.
Cette grève et un barrage à
l’entrée du centre spatial de Kourou avaient eu pour conséquence l’ajournement
du départ de la fusée. En même temps, les travailleurs d’EDF s’étaient mis en
grève contre l’infrastructure obsolète qui les oblige à des dépannages
incessants sur le réseau. Puis ce fut le tour du port maritime, de la
collectivité territoriale de Guyane (CTG), de la préfecture et de l’aéroport
d’être bloqués.
Les tout premiers barrages ont
été constitués à l’initiative des travailleurs en grève soutenus par le
principal syndicat du pays, l’Union des travailleurs guyanais (UTG). Il y avait
aussi des travailleurs du centre médico-chirurgical de Kourou.
Puis le mécontentement s’est
étendu comme une traînée de poudre à l’ensemble de la population de Guyane.
L’insécurité grandissante en fait le territoire le plus atteint de toute la
France par la criminalité. Le chômage, la décomposition des services publics,
dans l’éducation et la santé notamment, le sentiment d’être méprisé et
discriminé par les gouvernements et l’État français, tout cela à la fois a fait
exploser une colère contenue depuis longtemps.
La population a mis en place des
barrages routiers, principalement aux ronds-points, dans les villes et
villages. Mardi 28 mars, ces barrages ont été partiellement levés pour
permettre la tenue de deux grandes manifestations à Cayenne et à
Saint-Laurent-du-Maroni.
La mobilisation populaire
s’organise autour de multiples collectifs qui se sont constitués d’un bout à
l’autre de la Guyane : collectif des commerçants, collectif des agriculteurs,
collectif qui réclame un commissariat à Kourou, et bien d’autres, par
profession, par ville, village ou quartiers, chez les lycéens aussi.
Une partie du mécontentement des
transporteurs et petits patrons vient du fait qu’une grande partie des marchés
du chantier de la future Ariane 6 leur échappe. Il semble qu’Eiffage soit bien
mieux loti qu’eux.
Les 500
Frères contre la délinquance
Quant aux 500 Frères contre la
délinquance, ce collectif d’hommes en noir, encagoulés, que l’on voit un peu
partout dans le pays, il s’agissait à l’origine, il y a un peu plus d’un mois,
d’un groupe constitué pour réagir à l’insécurité, aux cambriolages, aux
meurtres et assassinats qui sont légion en Guyane. Dirigé par un policier en
disponibilité, ce groupe avait au départ mis en cause les immigrés. Se
défendant d’être une milice, ils en ont toutefois bien des caractéristiques.
Aujourd’hui, avec l’implication de la population immigrée dans le mouvement et
sur les barrages, Surinamiens, Brésiliens, Haïtiens, les 500 Frères contre la
délinquance ont dû remiser leurs déclarations anti-immigrés. Il y aurait même
aujourd’hui des immigrés dans leurs rangs.
Même s’ils sont applaudis par la
population dans les meetings des ronds-points, même si leur stature, leurs
cagoules noires, l’apparence de détermination qu’ils expriment tant par leur
accoutrement que dans leurs propos, leur donnent une image de groupe radical,
prêt à tout, aux yeux de la jeunesse et de la population, ces 500 Frères ne
proposent pas de solution. Ils ne sont pas l’émanation directe de la
mobilisation populaire, mais un groupe à part, constitué avant le mouvement populaire,
proche de la police et bénéficiant de la bienveillance de la préfecture. C’est
à la population elle-même de s’organiser et de freiner les prétentions
éventuelles des 500 Frères à contrôler le mouvement populaire, et aux 500
Frères d’apporter une aide à la population mobilisée tout en se plaçant sous
son contrôle.
Les
intérêts particuliers des travailleurs de Guyane
Bien que les travailleurs soient
la colonne vertébrale de la grève générale, bien que ce soient eux qui ont
démarré le mouvement, bien qu’ils aient répondu massivement à l’appel à la
grève générale de l’UTG et de ses 37 syndicats fédérés, la tête du mouvement
est ailleurs pour l’instant.
Il est frappant de constater que
le cahier de revendications publié lundi 27 mars par les collectifs et signé du
Collectif pour le décollage de la Guyane, le plus important, comporte une série
de revendications concernant les agriculteurs, les Amérindiens, les
enseignants, les transporteurs et bien d’autres, mais aucune ne concerne les
travailleurs des entreprises. Il n’énonce aucune revendication ouvrière. Aucune
augmentation de salaire, aucune revendication d’amélioration des conditions de
travail n’y figure.
Certes, beaucoup de
revendications concernent aussi les travailleurs indirectement, mais aucune ne leur
est propre. Elles sont celles des collectifs. Il y a bien la construction de
cinq lycées, dix collèges, 500 classes primaires, la construction de routes,
des crédits pour la santé et tout ce qui concerne l’amélioration de la vie
générale de la population.
Par contre, si les revendications
propres des travailleurs n’ont pas été prises en compte, celles du Medef local,
elles, l’ont été. Le cahier de revendications des collectifs stipule bien la
création d’une zone franche sociale et fiscale sur dix ans conforme à ses vœux,
ou encore la mise en place du Small Business Act pour améliorer la
compétitivité des petites et moyennes entreprises. On a vu le représentant du
Medef local sur le principal barrage faire des déclarations de soutien au
mouvement général et parler d’allègement du coût du travail. Cela veut dire
baisse des cotisations patronales, gel des salaires, pas d’embauches autres que
sur des subventions publiques, etc.
Plus généralement, on ne voit pas
non plus de revendications spécifiques pour les pauvres des quartiers et pour
les chômeurs.
La lutte générale en Guyane ne
fait peut-être que commencer. Les travailleurs ont encore le temps de
s’organiser en une force particulière, et de se manifester pour faire valoir
leurs propres intérêts. Ce serait le début d’une prise de conscience de classe,
indispensable pour leurs combats de l’heure et ceux de demain. La mobilisation
populaire d’aujourd’hui peut en donner l’occasion aux travailleurs de Guyane.
Pierre JEAN-CHRISTOPHE (Lutte ouvrière n°2539)
Libellés :
Guyane,
lutte des travailleurs
Argenteuil, Valls, P. Doucet, et autres : au gré de la valse... de leurs ambitions...
Dans la série « Les saltimbanques », nouvel épisode :
A Argenteuil, un homme de « conviction » !
A un message invitant au
ralliement à Macron, il y a quelques semaines, le député d’Argenteuil-Bezons
répondait : « Je l’ai déjà dit à
Christophe Caresche (l’auteur du message en question) pour moi, il est hors de question
que je signe ce texte » avait alors expliqué Philippe Doucet, « notamment parce que j’ai été le
porte-parole de Manuel Valls. »
Quelques
semaines plus tard, le député en question rallie Macron.
Voilà
ce que l’on appelle avoir de la suite dans les idées. Toutefois, le terme
d’ « idées » est vraiment de trop. C’est bien connu que les
girouettes n’en ont aucune et que seul le vent de leurs ambitions les porte.
Libellés :
Nouvelles d'Argenteuil
Argenteuil : finances locales, la pompe des banques en action contre les collectivités locales
Ces banques qui asphyxient toute la société
Conseil
municipal après conseil municipal, ancien et nouveau maire se renvoient à
Argenteuil la responsabilité de la situation financière de la ville de ces
dernières années. Mais il y a un terrain sur lequel ils sont d’accord :
celui de rester tous les deux totalement silencieux sur ces banques qui sont
les grands vainqueurs des difficultés des finances locales, et qui par
l’intermédiaire de ces dernières, pompent des dizaines et des dizaines de millions d’euros
sur le dos de la population Nous y reviendrons.
Pour
information, la synthèse du dernier rapport de la cour régionale des
comptes en date du 29/03/2017 portant sur les finances de la commune d’Argenteuil.
Les passages en gras l’ont été par nos soins.
Synthèse
« Argenteuil, avec 108 865
habitants[1], est la commune la plus peuplée du Val-d'Oise et la troisième de
la région Île-de-France, après Paris et Boulogne-Billancourt.
Le présent rapport constitue le
troisième et dernier volet de l’examen de la gestion communale, les deux
premiers ayant été consacrés, dans le cadre d’enquêtes nationales des
juridictions financières, à la politique de stationnement urbain et à la
gestion des ressources humaines. La situation financière d’ensemble de la
commune ayant été examinée dans les trois avis budgétaires rendus par la
chambre, de 2014 à 2016, ce rapport traite de thèmes financiers spécifiques, à
savoir la fiabilité des comptes, les prestations rendues à la population, la
gestion de la dette et les relations avec l’établissement public territorial
T.5 (Boucle Nord de Seine), au sein duquel la commune a été intégrée, au 1er
janvier 2016.
Fiabilité des comptes
Tout comme lors de son précédent
rapport d’observations définitives, la chambre a constaté que si la sincérité
des comptes n’était globalement pas en cause, nombre d’anomalies affectaient
encore leur fiabilité et la qualité de l’information financière due à
l’assemblée délibérante et aux administrés : amortissements obligatoires non systématiquement prévus, avances
versées sur commandes d’immobilisations insuffisamment suivies, indemnités de
renégociation d’emprunt non capitalisées ne figurant pas dans les annexes
prévues à cet effet, notamment.
Gestion de la dette
L’encours de la dette s’élevait à
317 M€[2], au 31 décembre 2015, contre 211 M€, à la fin de 2010, et les charges
financières ont quasiment été multipliées par 4 au cours de la même période,
passant de 6,4 M€ à 24,2 M€. Depuis le 1er janvier 2016, la commune doit faire
face à une dette supplémentaire de 75 M€, à la suite de la dissolution de la
communauté d'agglomération d'Argenteuil Bezons (CAAB) et de l’intégration des
emprunts propres de la CAAB dans les comptes de la commune.
La structure de la dette a
cependant été largement assainie au cours de la période examinée. Alors que les
emprunts dits structurés, présentant des risques de taux, représentaient 93 %
de l’endettement communal, en 2009, désormais les emprunts à taux fixe ou à
taux variable simple, fondés sur des indices de la zone euro, constituent près
de 80 % de l’encours.
Retracer le coût de sortie des
emprunts à risques dont la commune a dû s’acquitter et l’impact des
refinancements effectués sur la croissance rapide de l’encours, lors des cinq
derniers exercices, apparaît particulièrement complexe. En effet, le suivi comptable de ces opérations n’a pas toujours été
conforme à la réglementation et les annexes des documents budgétaires de la
commune comportaient des erreurs ou n’étaient pas renseignés. Par ailleurs le
suivi des opérations de refinancement a été rendu très difficile, dans la
mesure où les contrats d’emprunt ayant fait l’objet de ce refinancement ont
souvent été scindés et/ou pour certains fusionnés.
La dernière opération de
refinancement conclue avec la société de financement local (SFIL), dans le
cadre d’un protocole transactionnel signé le 21 avril 2016, permet à cet égard
de mieux appréhender les coûts auxquels la commune est exposée. Les indemnités de refinancement capitalisées
et/ou diluées dans la fixation des taux d’intérêt des nouveaux emprunts se sont
élevées à 41 M€, pour un capital refinancé de 55,1 M€. Il est cependant
prévu que ces indemnités soient couvertes, à hauteur de 23 M€, par
l’intervention du Fonds de soutien aux emprunts à risque créé en 2014 afin de
venir en aide aux collectivités et organismes en difficulté.
Relations financières avec
l'établissement public territorial T.5
La commune a fait état du
principe de neutralité budgétaire qui devrait accompagner la modification du
périmètre de l’intercommunalité, du fait de la dissolution de la CAAB, au 1er
janvier 2016, et de son adhésion à la métropole du Grand Paris, en tant que
membre de l’établissement public territorial (EPT) Boucle Nord de Seine, créé à
la même date.
Cependant, après la décision de
l’établissement public territorial de ne conserver que les compétences
obligatoires et de restituer à la commune les compétences dites
supplémentaires, 33 M€ de dépenses
doivent échoir à la commune, contre 29 M€ de recettes en provenance de
l’établissement public territorial. En vue de rapprocher ces deux montants,
la commune entend réaliser des économies de gestion.
Les relations avec
l’établissement public territorial, par ailleurs, obéissent à un schéma
complexe faisant intervenir une convention de gestion et un pacte financier,
respectivement datés des 22 et 27 janvier 2016, dont toutes les conséquences financières ne sont pas encore
matérialisées à ce jour.
L’établissement
public territorial devrait ainsi verser chaque année 5 M€ à la commune, au
titre du Fonds de compensation des charges transférées (FCCT). Pour autant, la
commission locale d’évaluation des charges territoriales (CLECT), qui s’est
réunie pour la première fois le 30 juin 2016, n’a pas encore validé ce montant.
En tout état de cause, le schéma précité n’a pas été appliqué en 2016,
s’agissant du FCCT, puisque ce dernier devant être écrêté de 7,4 M€ et
présenter un déséquilibre égal à - 1,5 M€.
Par ailleurs, dans le cadre d’une
convention de gestion passée en janvier 2016 entre la commune et
l’établissement public territorial, ce dernier est redevable de diverses
charges que la commune a dû assumer et qui doivent donner lieu à un
remboursement.
Enfin,
le déficit prévisible résultant de la liquidation de la CAAB fait peser un
risque financier supplémentaire pour la commune qui n’a pas constitué de
provision à ce titre.
[1] Site de l’Insee, population
municipale en 2014.
[2] M€ : millions d’euros. »
Libellés :
Nouvelles d'Argenteuil
jeudi 30 mars 2017
Nathalie ARTHAUD et les militants de Lutte ouvrière en campagne J-24
Aujourd’hui
jeudi 30 mars
à 08h15
LCI : Interview de Nathalie Arthaud
à 18h30
RFI : Interview de Nathalie Arthaud
à 18h45
Public
Senat : Interview de Nathalie Arthaud
Nathalie
Arthaud : “dénoncer la dictature de la bourgeoisie”
La minorité capitaliste et le
grand patronat nous mènent une guerre de plus en plus féroce. Les milliards
qu’ils amassent sont réalisés à coups de licenciements, de suppressions
d’emplois, de blocages de salaires, d’augmentations du temps de travail et
d’aggravations de l’exploitation. Ils sont réalisés à grand renfort de travail
intérimaire et de sous-traitance, où les salariés sont plus flexibles et plus
mal payés. Ils sont arrachés aux salariés des plus petites entreprises, priés
de ne pas compter leurs heures parce que leur patron est étranglé par ce grand
capital.
Les régions ravagées par le
chômage, les centres-villes désertés parce que le petit commerce est moribond,
les millions de femmes et d’hommes, de jeunes qui jonglent avec des petits
boulots, les retraités dont la pension est inférieure au seuil de pauvreté…
voilà le résultat de l’avidité insatiable de la classe capitaliste. (…)
La
bourgeoisie nous conduit dans le mur
Cette grande bourgeoisie commande
l’État, elle domine l’économie et pèse sur toute la marche de la société. Et
elle nous conduit dans le mur en poussant les classes populaires vers la
déchéance matérielle et la société à la déshumanisation, car le chômage et la
misère font le lit de la concurrence, de l’individualisme, du rejet, voire de
la haine de l’autre.
Alors, dans cette campagne, il faut
que nous disions aux travailleurs qui nous entourent : “ne vous laissez pas
abuser par les pantins qui s’excitent sur la scène politique. Regardez ceux qui
tirent les ficelles, regardez la classe capitaliste qui tient nos vies entre
ses mains : c’est une classe parasitaire, anachronique et irresponsable. (…)”
On nous appelle à voter, mais il
s’agit de choisir le président de la République qui servira le grand patronat,
qui l’aidera à attaquer nos conditions de travail, nos emplois, nos retraites.
Il ne faut pas marcher là-dedans. Quand on est ouvrier, employé, chômeur, voter
pour l’un ou l’autre de ces prétendants à l’Élysée, c’est voter contre son
camp, c’est se vouer à être trompé et sacrifié. (…)
Les
travailleurs doivent imposer leur contrôle
La bourgeoisie a érigé le
mensonge et l’opacité en art de gouverner. Elle en fait une arme pour imposer
sa politique. Nous devons revendiquer la levée du secret des affaires.
On verrait alors ce que
l’entreprise verse réellement en salaires ; ce qu’elle économise, du fait des
multiples exonérations de cotisations sociales, des niches fiscales ; ce
qu’elle verse en dividendes à ses actionnaires ; ce qu’elle met en provisions.
Il faut que l’on puisse connaître les conditions faites aux sous-traitants, les
marges que les uns imposent aux autres, y compris les dessous-de-table.
Le patronat parle sans cesse du
coût du travail. C’est de la propagande, car le travail ne coûte rien aux
capitalistes, il leur rapporte ! (…)
On nous explique que la raison
d’être de cette classe capitaliste est d’investir. Eh bien, que l’on regarde
aussi combien va à la recherche, à la formation, à l’investissement. Les
chercheurs dénoncent régulièrement les 6 milliards d’euros accordés chaque
année en crédit d’impôt recherche à des entreprises qui, comme Sanofi,
suppriment des postes de recherche et grugent l’État. Parce qu’en réalité même
cette fonction d’investir, la bourgeoisie ne la remplit plus, parce qu’elle a
trouvé plus profitable pour s’enrichir : la spéculation.
Plus qu’un droit au contrôle, il
faudrait même parler de devoir civique, car c’est la seule façon de dénoncer et
d’empêcher les crimes patronaux. Du scandale de l’amiante au Dieselgate, en
passant par le Mediator des laboratoires Servier et la Dépakine de Sanofi, on a
la preuve que le grand patronat n’a aucun scrupule à nous empoisonner. Alors il
faut savoir ce qui se passe dans les entreprises, et les salariés sont aux
premières loges pour cela.
Pas un courrier, même secret,
n’échappe à l’assistante du PDG parce qu’elle le prépare et l’envoie.
Collectivement, en rassemblant toutes ces informations parcellaires, les
salariés peuvent avoir le contrôle sur toutes les décisions et sur l’argent qui
circule dans l’entreprise.
Les patrons le savent et le
craignent, c’est pour cela qu’ils imposent le secret professionnel aux
salariés. Il faut donner la possibilité à tous les salariés de se transformer
en lanceurs d’alerte, sans craindre d’être placardisés ou licenciés. Il faut
supprimer le secret des affaires.
Cette mesure modifierait le rapport
de force entre le patronat et les travailleurs en donnant de nouvelles armes
aux travailleurs. Il en serait fini du chantage patronal, des rumeurs et des
fausses informations. Les travailleurs sauraient à quoi s’en tenir, ils
pourraient anticiper, s’organiser face aux attaques patronales et prendre
l’initiative pour les empêcher de nuire.
Un
programme de lutte
Alors, voilà notre programme ! Ce
n’est pas, comme tous les autres candidats, un catalogue de promesses
numérotées qui seront aussi vite bafouées qu’elles ont été inventées. C’est un
programme qui découle de nos besoins.
Et les objectifs que nous mettons
en avant n’ont rien à voir avec des promesses électorales : ce sont des
objectifs de lutte, qui ne pourront être imposés qu’au travers d’une levée en
masse du monde ouvrier, un bras de fer qui amènera forcément les travailleurs à
contester la propriété privée de la bourgeoisie sur les moyens de production.
Nos adversaires ne s’y trompent
pas. Ils hurlent aux mots d’expropriation et de réquisition. Eh bien oui, il
faut remettre en cause la propriété privée sur les moyens de production. Il
faut contester la propriété privée de la bourgeoisie, qui s’est édifiée sur la
sueur de générations de travailleurs et qui continue de s’accroître au travers
de notre exploitation.
Oui, je suis communiste et je
suis candidate aussi pour dire qu’il faut retirer à cette infime minorité
immensément riche le pouvoir de maintenir dans l’esclavage salarial l’écrasante
majorité de la population. (…)
Il faut
un parti
D’un côté, l’humanité a accompli
des choses époustouflantes, transformant la planète en fonction de ses besoins.
L’esprit humain a fait des pas de géant dans la compréhension du monde. Mais,
parce que la société est dominée par l’argent, cette organisation sociale est
devenue une menace pour l’humanité elle-même. (…) Le progrès de l’humanité ne
peut passer que par le renversement du capitalisme. Alors, il faut que des
jeunes fassent le choix de devenir des artisans conscients de la société
future, c’est-à-dire des communistes révolutionnaires. (…)
Pour changer la société, la
classe ouvrière aura bien des combats à mener, des petits et des grands. C’est
dans le combat pour ses intérêts vitaux qu’elle forgera la conscience de son
rôle historique. Et pour cela, les luttes sociales, les grèves, les mouvements
sociaux sont les combats qui comptent le plus. (…)
Il faut un parti qui affirme que
la société est divisée en deux classes aux intérêts inconciliables et que nous
devons nous battre, en ne comptant que sur nos propres forces, pour défendre
notre droit à l’existence ; un parti qui affirme que les travailleurs peuvent
se passer du grand capital parce que ce sont eux qui font tout fonctionner dans
la société. (…)
Voter, ce n’est pas encore
construire un parti. Mais c’est déjà se rassembler de façon ponctuelle derrière
un drapeau. Et, d’élection en élection, de mouvement de grève en manifestation,
cela participe de la construction du parti. Alors, votez et entraînez les gens
autour de vous pour faire entendre le camp des travailleurs, et aidez-nous à
construire ce parti qui manque aujourd’hui à la classe ouvrière.
Libellés :
la campagne de Nathalie ARTHAUD
Bavure policière contre un père de famille d'origine chinoise : non au permis de tuer !
Police : non au permis de tuer !
Dimanche soir à Paris, un père de
famille d'origine chinoise a été tué par des policiers qui venaient d'enfoncer
la porte de son domicile. La version de la police qui, comme à l'habitude,
couvre le meurtrier est contredite par les enfants de la victime. La vérité,
c'est que ce tir mortel ressemble à une nouvelle bavure policière. Le ministre
de l'Intérieur a immédiatement apporté son soutien à la police tandis que les
manifestants, venus protester et demander des comptes, étaient interpellés sans
ménagement.
Avec un
tel soutien du pouvoir, la réforme des conditions d'usage de leurs armes par
les policiers et les préjugés racistes d'une fraction d'entre eux, les bavures
policières ne peuvent que se multiplier. Ceux qui exigent des comptes ont mille
fois raison.
Libellés :
police,
violences policières
Argenteuil : cartes d'électeurs, conseil municipal
Pas sérieux
Cette
énorme bévue doit être réparée dans les jours qui viennent. Une nouvelle carte
va être envoyée lorsque cela est nécessaire.
Pendant
des années, un excellent service électoral a fonctionné à Argenteuil. Après
2014, il a été décapité, pour de sombres raisons.
Un
rapport de cause à effet ?
Manque de sérieux
Si
cela n’intéresse plus un certain nombre d’absents ou de retardataires, ils
peuvent toujours démissionner.
L’espérance, c’est l’Ecole publique et la transformation de la
société
Il
aurait pu indiquer à combien, de fait, se montait l’aide municipale à cette installation, la
municipalité « mettant à disposition » un terrain. Alors, quelles sont
les conditions de cette mise à disposition.
Les mêmes informations pour tous !
La discussion sur le budget a été
l’occasion des habituels échanges entre la municipalité actuelle et l’ancien
maire, sur le thème habituel : « Ce n’est pas moi, c’est ma sœur,
qu’a endetté la Ville ».
P.
Doucet s’est appuyé de son côté sur un rapport récent de la chambre régional
des comptes qui revient sur l’activité financière des uns et des autres.
Soit,
mais on attend qu’il le mette vite en ligne, pour chacun puisse en juger.
Un mutisme surprenant
On peut s’étonner qu’aucun
conseiller n’ait rien dit à propos des projets de dépenses liées à la
liquidation du complexe Jean Vilar, et à la mise en place de la structure
provisoire de remplacement dans le parc Maurice AUDIN.
Un
carré de 30 mètres sur 30 comprenant une scène, avec un petit espace
« traiteur » attenant, et un espace de rangement supplémentaire très
restreint.
Bref,
très loin de la surface de remplacement identique à celle de la salle Jean
Vilar annoncée !
A
suivre
Vélib, JC Decaux : ça déraille
Vélos en grève
Alors que les négociations
battent leur plein pour savoir quelle société va récupérer le marché des vélos
en libre-service à Paris, les salariés de Cyclocity, la filiale de JC Decaux
qui entretient les vélos à l'heure actuelle se sont mis en grève à 82 %
mardi 29 mars.
Ils
réclament que les 315 salariés de l’entreprise, quelque soit le repreneur,
gardent leurs emplois et leurs salaires. En effet, ce n’est pas aux
travailleurs qui permettent la bonne marche de ce service, de faire les frais
des rivalités entre capitalistes qui se battent pour obtenir les marchés.
Libellés :
lutte des travailleurs
mercredi 29 mars 2017
Valls et Macron, valls unie pour les patrons
Valls à trois temps
Après
avoir eu du mal à digérer sa défaite à la primaire du PS et avoir refusé son
parrainage à Hamon, Valls aurait déclaré à ses fidèles « le vote utile,
c'est Macron ». Il vient de se rallier au vote Macron, en sautant dans le
wagon de l'ex-banquier ministre, histoire sans doute de ne pas être écarté de
la mangeoire.
Les deux larrons, ex-ministre dans un
même gouvernement bien qu'un peu rivaux, se retrouvent ensemble, en compagnie
d'une flopée de chevaux de retour, de droite et de gauche.
Y aura-t-il, au bout du compte, de la
soupe pour tout ce petit monde ? C'est leur problème, pas le nôtre. Mais cette
péripétie illustre ce que valent les promesses de ceux qui, en permanence,
prétendent que leur seule ambition, c'est « de faire don de leur personne à la
France ».
Petit florilège de la trahison
«
Un homme sans honneur », un comportement « minable », « tu nous faits
honte » Valls « observe les règles de l’honneur comme on observe les
étoiles, de loin… ». « Chacun sait désormais ce que vaut un
engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que
vaut un homme sans honneur. »… Voilà les noms d'oiseaux récupérés par Valls après son ralliement à Macron.
A
Argenteuil, tous ces qualificatifs n’étonneront pas. Tout cela n’est pas une
découverte, là où Valls débuta dans le genre, toujours le même. Finalement, il
n’y eut dans les années 1980 que le premier pas qui coûta… et encore.
Quant
au député du cru, il suit son Valls ?
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