jeudi 28 septembre 2017

Migrants à Reims – la mobilisation amène la solution


Une solution trouvée par la mobilisation


Depuis des mois, des migrants campaient dans le quartier populaire Croix-Rouge, à Reims. D'abord installés sur un bout de pelouse appartenant au bailleur social, ils ont été expulsés et se sont installés dans le square d'en face. De quelques habitants, ce camp de fortune a grossi pour accueillir quelques dizaines de migrants.
         Il y a deux semaines, une association de riverains a interpellé la municipalité par le biais de la presse locale pour la gêne occasionnée par l'occupation du square. L'expulsion du campement a été programmée. Les militants associatifs qui viennent en aide aux migrants de façon continue ont alors aidé à ce qu'ils se transportent un peu plus loin, au sein du campus Croix-Rouge de l'Université de Reims.
         On aurait pu espérer un peu d'humanité de la part des autorités universitaires : c'était sans compter sur le président de l'Université, qui a pris à 21h dimanche 17 septembre un arrêté "pour raisons de sécurité" interdisant aux personnels et aux étudiants de se rendre sur le campus. Parallèlement, il a saisi le Tribunal administratif pour obtenir de l’État une expulsion en urgence des migrants.
         Cette décision aurait pu avoir pour conséquence de monter étudiants et personnels contre les migrants. C’est l’inverse qui s’est produit. Dès le lundi, des volontaires se sont manifestés parmi les enseignants et les étudiants pour chercher à apporter une aide matérielle immédiate. Des lettres-pétitions ont été signées par des enseignants, par des étudiants, pour se désolidariser de l’attitude de la présidence de l’Université et réclamer le relogement des migrants, et, en attendant, que l’Université elle-même apporte l’aide immédiate à sa portée, à savoir l’accès à l’eau, à l’électricité et à un bâtiment chauffé. Des étudiants sont restés auprès des migrants jusque tard dans la nuit pour tenter d’éviter une expulsion en catimini.
         Mardi 19, environ 300 étudiants et enseignants sont allés manifester devant la sous-préfecture de Reims pour exiger le relogement de ces 45 migrants dont 15 enfants.
         Mercredi 20, tous les migrants avaient été relogés et les cours reprenaient à la fac. Certes, le relogement est précaire : les uns à l’Armée du Salut, les autres dans des hôtels. Mais ce résultat est celui de la mobilisation, et certainement pas des pouvoirs publics qui ont laissé pourrir la situation, ni de la présidence de l’Université dont l’attitude conduisait à une énième expulsion.

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