dimanche 29 mai 2016

Verdun : mémoire de l'horreur du capitalisme


« Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau »

 

La municipalité d’Argenteuil organise aujourd’hui une cérémonie pour le centenaire de la bataille de Verdun.

         La bataille de Verdun fut un carnage. En moins d’une année, elle fit plus de 700.000 victimes : 306.000 tués et disparus (dont 163.000 soldats français et 143.000 soldats allemands), et environ 406.000 blessés.

         Ces soldats furent les victimes non d’un combat pour des hypothétiques patries, pour des drapeaux, fumées avec lesquelles on les berça et on continue à bercer leur mémoire, mais pour des intérêts bien palpables, ceux des comptes des classes capitalistes des deux côtés du front.

         A leur mémoire, « la chanson de Craonne », Craonne, ce village détruit du « Chemins des Dames » où bien des soldats passèrent avant d’aller rejoindre l’enfer de Verdun.

 

La chanson de Craonne

 

Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé

On va reprendre les tranchées,

Notre place est si utile

Que sans nous on prend la pile

Mais c'est bien fini, on en a assez

Personne ne veut plus marcher

Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot

On dit adieu aux civ'lots

Même sans tambours, même sans trompettes

On s'en va là-haut en baissant la tête

 

Refrain :

Adieu la vie, adieu l'amour,

Adieu toutes les femmes

C'est bien fini, c'est pour toujours

De cette guerre infâme

C'est à Craonne sur le plateau

Qu'on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous condamnés

Nous sommes les sacrifiés

 

Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance

Pourtant on a l'espérance

Que ce soir viendra la r'lève

Que nous attendons sans trêve

Soudain dans la nuit et dans le silence

On voit quelqu'un qui s'avance

C'est un officier de chasseurs à pied

Qui vient pour nous remplacer

Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe

Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

 

Refrain

 

C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards

Tous ces gros qui font la foire

Si pour eux la vie est rose

Pour nous c'est pas la même chose

Au lieu d'se cacher tous ces embusqués

F'raient mieux d'monter aux tranchées

Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien

Nous autres les pauv' purotins

Tous les camarades sont enterrés là

Pour défendr' les biens de ces messieurs là

 

Refrain

 

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront

Car c'est pour eux qu'on crève

Mais c'est fini, car les trouffions

Vont tous se mettre en grève

Ce s'ra votre tour, messieurs les gros

De monter sur le plateau

Car si vous voulez faire la guerre

Payez-la de votre peau

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