lundi 27 juillet 2015

Police nationale : en banlieue, très loin, très loin de la population


Police partout, police nulle part proche de la population

 
Ce qui s’est passé à Argenteuil dans la nuit du 13 au 14 juillet n’est guère étonnant. En revanche, ce nouveau drame donne une idée des rapports entre la police, nationale en particulier, et la population, les jeunes notamment.

         Si nous connaissons des membres de la police municipale à Argenteuil, il n’en va pas de même pour ceux de la police nationale. Nous croisons souvent les premiers dans leurs rondes à pied. Nous les saluons, échangeons avec certains Ils appartiennent au personnel communal. Ils peuvent se retrouver dans ses combats qui ne manquent pas à Argenteuil ces derniers mois.

         Rien de tel au niveau de la police nationale. Nous serions bien en peine de faire surgir dans notre tête l’image d’un seul de ses policiers. Entre la police nationale et la population, il n’y a aucun contact réel. C’est connu, les effectifs de la police nationale à Argenteuil sont marqués de longue date par les sous-effectifs. On imagine bien l’ambiance que cela crée. Ils sont composés de nombre de jeunes policiers récemment recrutés et fraîchement sortis de leur école de police, n’ayant pas de liens familiaux avec la Ville ou la région, et n’ayant qu’un souhait, celui de se rapprocher de leurs régions d’origine.

         Le lien entre ces policiers et la population, est lointain, à l’occasion d’incidents, ou seulement sonore, quand les sirènes de voitures déambulant à toutes vitesses hurlent dans la Ville.

         Sans parler du reste, on peut imaginer l’état d’esprit de ces jeunes policiers eux-mêmes, étrangers dans une Ville où ils ne connaissent pas la population qu’ils sont censés protéger. Ce qui est vrai pour toute la population l’est encore davantage à l’égard de la jeunesse des cités.

         Pour "résoudre" le problème, on transforme le policier en cosmonaute et on l’arme de toutes sortes d’instruments censés impressionner.

         Ils impressionnent, certes, mais ils ne comblent d’aucune façon le gouffre entre la police et la population. Ils le creusent. Et s’ils aident les policiers à surmonter pour un temps leur peur, c’est au prix de ces drames, tel le dernier en date à Argenteuil, qui régulièrement se produisent.

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