Police partout, police nulle part proche
de la population
Ce qui
s’est passé à Argenteuil dans la nuit du 13 au 14 juillet n’est guère étonnant.
En revanche, ce nouveau drame donne une idée des rapports entre la police,
nationale en particulier, et la population, les jeunes notamment.
Si nous connaissons des membres de la
police municipale à Argenteuil, il n’en va pas de même pour ceux de la police
nationale. Nous croisons souvent les premiers dans leurs rondes à pied. Nous
les saluons, échangeons avec certains Ils appartiennent au personnel communal.
Ils peuvent se retrouver dans ses combats qui ne manquent pas à Argenteuil ces
derniers mois.
Rien de tel au niveau de la police
nationale. Nous serions bien en peine de faire surgir dans notre tête l’image d’un
seul de ses policiers. Entre la police nationale et la population, il n’y a
aucun contact réel. C’est connu, les effectifs de la police nationale à
Argenteuil sont marqués de longue date par les sous-effectifs. On imagine bien
l’ambiance que cela crée. Ils sont composés de nombre de jeunes policiers
récemment recrutés et fraîchement sortis de leur école de police, n’ayant pas
de liens familiaux avec la Ville ou la région, et n’ayant qu’un souhait, celui
de se rapprocher de leurs régions d’origine.
Le lien entre ces policiers et la population,
est lointain, à l’occasion d’incidents, ou seulement sonore, quand les sirènes de
voitures déambulant à toutes vitesses hurlent dans la Ville.
Sans parler du reste, on peut imaginer
l’état d’esprit de ces jeunes policiers eux-mêmes, étrangers dans une Ville où
ils ne connaissent pas la population qu’ils sont censés protéger. Ce qui est
vrai pour toute la population l’est encore davantage à l’égard de la jeunesse
des cités.
Pour "résoudre" le problème, on
transforme le policier en cosmonaute et on l’arme de toutes sortes d’instruments
censés impressionner.
Ils impressionnent, certes, mais ils ne
comblent d’aucune façon le gouffre entre la police et la population. Ils le
creusent. Et s’ils aident les policiers à surmonter pour un temps leur peur, c’est
au prix de ces drames, tel le dernier en date à Argenteuil, qui régulièrement
se produisent.
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