Nous sommes tous
attaqués, organisons ensemble la riposte
Grève reconductible à l’usine PSA
d’Aulnay-sous-bois contre la fermeture programmée du site. Débrayages répétés
et de plus en plus importants dans toutes les usines Renault contre le chantage
de la direction qui ne laisse aux travailleurs que le choix entre
« travailler plus pour gagner moins » ou être licencié. Manifestation
des salariés de Virgin, de Sanofi, d’Arcelor. Action des travailleurs de
Goodyear dont la direction va annoncer qu’elle ferme l’usine d’Amiens avec 1
200 licenciements. Grève, jeudi prochain, dans la Fonction publique contre
les suppressions d’emplois et la baisse du pouvoir d’achat : bien des
travailleurs s’organisent pour se défendre. Ils ont mille fois raison. Leurs
combats doivent devenir la lutte de tous.
Le patronat
a pris l’offensive. Avec les « accords compétitivité », il
attaque tous azimuts. La direction de Peugeot a commencé son attaque avec un
plan de suppression d’emplois sans précédent incluant la fermeture de l’usine
d’Aulnay. Mais les hostilités ne s’arrêteront pas là, elle a déjà annoncé
qu’elle veut imposer des accords de compétitivité rebaptisés « accords
de performance ».
La direction de Renault a fait
l’inverse : elle a d’abord voulu imposer la mobilité intersites, allonger
le temps de travail et bloquer les salaires, et c’est après cela qu’elle a
annoncé 8 200 suppressions d’emplois, avec la menace de rayer de la carte deux
de ses usines, si les syndicats ne signent pas ces accords.
Les licenciements et les accords de compétitivité
sont les deux bouts d’un même bâton. Aucun travailleur ne sera épargné, pas
même ceux à qui l’on garantit de conserver leur emploi.
Conserver
son emploi ne veut même plus dire conserver son salaire. Les accords de
flexibilité qui ont été signés entre le patronat et la CFDT, la CGC et la CFTC, et que le gouvernement
soi-disant « socialiste » veut transposer dans la loi, autorisent la
baisse des salaires au gré des fluctuations du marché. Il suffira qu’une
entreprise prétexte des difficultés pour qu’elle impose une baisse du temps de
travail et une baisse du salaire.
Et les
patrons ne s’en priveront pas parce qu’avec la crise les affaires ralentissent.
Ou les travailleurs forceront le grand patronat à revoir ses profits à la
baisse, ou ce sont les salaires qui baisseront. Si les travailleurs ne se font
pas respecter, le patronat les fera reculer.
Il n’y a
aucune raison pour que les travailleurs acceptent de se sacrifier. Chez
Peugeot, qui des actionnaires ou des travailleurs doit faire des
sacrifices ? La famille Peugeot et les actionnaires ont encaissé 6
milliards de bénéfices ces dernières années. Ils ont de quoi voir venir, pas
les travailleurs qui ont toujours été payés au plus bas !
Qui a
réalisé 786 millions de bénéfice net pour les six premiers mois de 2012, plus
de 2 milliards en 2011 et 3,4 milliards en 2010 ? Le groupe Renault dont
le PDG, Carlos Ghosn, se verse une rémunération de 13 millions par an et
explique que, si les travailleurs n’acceptent pas de se sacrifier, leur usine
risque la faillite !
Le
patronat et le gouvernement alignent les chiffres d’affaires catastrophiques
pour faire pleurer dans les chaumières sur les difficultés patronales. Mais
quand les affaires tournaient à plein, c’est ce grand patronat qui s’est
enrichi. Et aujourd’hui encore, pour maintenir ses profits, il est prêt à
priver du nécessaire des millions de travailleurs.
Le
chômage est un drame pour ceux qui sont privés de salaire mais aussi pour les
autres travailleurs qui vivent avec cette épée de Damoclès sur leur tête.
Plus
largement, le chômage est un fléau pour toute la société. Quel peut être
l’avenir d’une société qui condamne 25 % de sa jeunesse à l’inactivité ou
aux petits boulots pendant qu’une infime minorité nage dans les millions ?
Le chômage, les inégalités, l’exploitation forment le terreau de
l’individualisme, de la délinquance, de l’insécurité, du racisme.
Les
conséquences du chômage ne sont pas qu’économiques, chacun les subit à tout
moment dans sa vie. Personne parmi les classes populaires ne peut y échapper,
pas même ceux qui ont encore un bon emploi et un bon salaire.
Alors les travailleurs de Peugeot, de Renault, de
Goodyear, tous ceux qui se battent pour ne pas être condamnés au chômage comme
ceux qui se battent pour leur salaire ou pour refuser la dégradation des conditions
de travail mènent un combat légitime. Un combat qui n’a rien d’un combat
solitaire ou corporatiste. C’est un combat pour tous.
En
refusant le diktat patronal et gouvernemental, les travailleurs qui se battent
aujourd’hui montrent la voie pour une riposte d’ensemble.