lundi 27 mai 2013

Lounès Matoub : une voie de la ville inaugurée pour une voix de liberté

Samedi prochain 1er juin, à 10 heures 30, deux  nouvelles voies seront inaugurées à Argenteuil au Val-Nord, les rues Jean Ferrat et Lounès Matoub.

     Je me rendrai à cette inauguration pour marquer ma solidarité avec la population algérienne victime des années de plomb des années 1990-2000 qui fit des dizaines et des dizaines de milliers de victimes.
     Lounès Matoub était un poète et un chanteur engagé, d’expression kabyle. Il fut la victime des obscurantistes ou de leurs opposants militaires qui n’acceptaient pas la liberté de parole, d’opinion, et l’expression de l’émancipation. Il fut assassiné le 25 mai 1998.
     Avec d’autres intellectuels, des militants, des syndicalistes, des familles entières, Lounès Matoub fut la victime d’une décennie où tous les tueurs, quels qu’ils fussent, avaient en commun cette exécration de la liberté.

     Sa mémoire n’est pas seulement kabyle, elle est aussi algérienne, mais encore celle des peuples des deux rives de la Méditerranée. D.M.

Ci-dessous, notre intervention lors du conseil municipal du 1er février 2013 :

 « On nous propose d’approuver qu’une nouvelle voie d’Argenteuil, dans le quartier nord du Val reçoive le nom de « Lounès Matoub ». Nous y sommes favorables, même si c’est tout symbolique.
     Il faut rappeler que le chanteur kabyle contestataire Lounès Matoub a été assassiné en Algérie en juin 1998, pendant les années de guerre civile entre les groupes islamistes du GIA, l’armée et le gouvernement. Ces années furent aussi, de ce côté-ci de la Méditerranée, des années d’inquiétudes pour les familles des femmes, des travailleurs, des intellectuels, des militants qui se trouvaient, eux, en Algérie.
     Argenteuil est une ville où bien des habitants sont originaires d’Algérie et pour eux, toutes ces années de guerre civile ont été aussi particulièrement pénibles.
     La proposition faite aujourd’hui est donc un hommage à cet homme assassiné et à travers lui, à toute la communauté algérienne. Elle fera peut-être grincer des dents à quelques racistes, mais elle sera le symbole de l’amitié entre tous les citoyens de la ville, qu’ils soient d’ici, d’Algérie ou d’ailleurs dans le monde. »


Lounès Matoub






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