Dans toutes les communes, la mise en œuvre de la réforme des rythmes
scolaires, effectuée sans moyens, sans véritable concertation et dans la
précipitation, soulève de nombreux problèmes.
Par
exemple dans la commune de Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, la réforme
coûtera dans l'année à la commune un million d'euros. Si elle est appliquée dès
la première année, la commune touchera une subvention de
600 000 euros en 2013 et de 300 000 euros en 2014, mais
plus rien ensuite. Et si elle n'est appliquée qu'en 2014, la commune ne sera
dédommagée en tout et pour tout qu'à hauteur de 300 000 euros, une
fois pour toutes. Pour elle, la réforme va donc surtout se traduire par une
charge financière supplémentaire considérable... et durable. Cela alors que,
dans le même temps, nouveau plan de rigueur oblige, le gouvernement annonce une
réduction drastique de ses dotations aux collectivités locales.
Sur un plan pratique, la réforme, qui
entérine la suppression des Rased (réseaux d'aide spécialisés aux élèves en
difficultés), décidée sous Sarkozy, se fera sans effectifs supplémentaires et
sans adaptation des programmes, et donc sans aucun bénéfice pour les enfants.
Pour les Atsem et Asem, agents spécialisés des écoles maternelles, elle risque
de se traduire par un alourdissement de la charge de travail sur la semaine.
Réalisée
dans la précipitation, elle aura même des conséquences inattendues, en
contradiction avec l'objectif affiché. Par exemple l'activité piscine, qui est
une activité considérée comme éducative et donc réalisée sur le temps scolaire,
ne sera plus possible pour toutes les classes, en raison de la réduction de
l'amplitude horaire.
Autre exemple, la réforme prévoit que des
animateurs prennent en charge les enfants de 15 h 45 à 16 h 30. Mais comment
trouver des animateurs disponibles à cet horaire, alors que la commune a déjà
bien du mal à en trouver à partir de 16 h 30, car ce sont souvent des
étudiants ? Apparemment, le gouvernement a prévu cette difficulté
puisqu'il a fait passer le taux d'encadrement requis de 10 à 14 enfants
par adulte pour les moins de six ans, et de 14 à 18 enfants par adulte
pour les plus de six ans. Ce qui, sans le dire, ouvre la voie à la
transformation de ces « activités périscolaires riches et
épanouissantes » en simples garderies.
Jean-Jacques
LAMY
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