Le ministre de la Santé israélien a publié le 20 janvier une note par
laquelle il demandait l'arrêt des injections contraceptives forcées aux
femmes venues d'Éthiopie.
Cela fait suite à une campagne et à une émission de la télévision
israélienne montrant que l'on a imposé ces injections aux juives
éthiopiennes désirant s'installer en Israël, sans même qu'elles
sachent qu'il s'agissait d'un contraceptif. Les injections étaient
renouvelées par la suite, au point que la natalité aurait baissé de
moitié dans cette population, composée d'environ
120 000 personnes, venues d'Éthiopie à partir de 1980, noires et
majoritairement pauvres.
La note du ministre corrobore donc ces faits, dénoncés depuis des
années par des militants israéliens dans l'indifférence générale. On
n'ose imaginer, ou hélas on imagine très bien, ce qui a pu
conduire un État se proclamant civilisé à ce genre de pratique. Il n'en a
pas le monopole puisque le produit employé avait été testé aux
États-Unis, là aussi sur des femmes majoritairement noires et
pauvres. Mais bien d'autres pays, comme la Suède entre 1950 et 1970,
pour ne pas remonter à des exemples encore plus sinistres, ont stérilisé
leurs pauvres et leurs réprouvés.
L'État d'Israël, qui affirmait vouloir être un refuge pour les Juifs
victimes de l'antisémitisme, n'a pas manqué lui-même de développer le
racisme, contre les Arabes d'abord, mais aussi contre les
Juifs les plus pauvres.
P. G.
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