Dans
un rapport publié fin 2012, l’ONG Human Rights Watch révèle les conditions dans
lesquelles travaillent les 15 000 ouvriers employés dans les 200 tanneries de
Dacca, la capitale du Bangladesh. Manipulant sans protection des peaux gorgées
de produits chimiques cancérigènes (chrome, phénol, cellulose…), pataugeant
pieds nus dans les eaux où elles sont traitées pour être transformées en cuir,
90% d’entre eux meurent avant 50 ans. Les patrons des tanneries, qui rejettent
7 millions de litres d’eau polluée par jour dans la rivière qui traverse le
quartier, empoisonnent du même coup toute la population, qui souffre de
fièvres, de diarrhées et de problèmes respiratoires.
Le gouvernement bangladais ne fait rien
pour remédier à ces méthodes : l’exportation du cuir pèse chaque année
plus de 500 millions d’euros – et permet aux industriels européens de la
chaussure d’acheter leur cuir cinq fois moins cher que dans leur propre pays.
Pour les profits de ces industriels du
cuir, il n’y a pas que les vaches qui y laissent leur peau.
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