vendredi 28 septembre 2012

Seine-Saint-Denis : déjà des classes sans instits : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière N°2304 (en vente lors de nos permanences sur Argenteuil et à la Librairie des écoles, bd Léon Feix)


Seine-Saint-Denis : déjà des classes sans instits

Le nouveau directeur départemental des services de l'Éducation nationale de Seine-Saint-Denis, anciennement appelé inspecteur académique, s'est félicité de connaître une rentrée scolaire « exemplaire ».
     Évoquant les effectifs des enseignants dans le primaire, il déclarait : « Nous avons plus de personnel, avec une centaine de postes créés. Nous avons 23 professeurs supplémentaires dans le premier degré et 6 postes de conseiller principal d'éducation. » On ne sait pas si ce responsable départemental s'est laissé emporter par le nouveau titre ronflant de sa fonction ou si l'arithmétique du nouveau ministre de l'Éducation nationale - qui a feint d'oublier que cette année encore 13 000 postes avaient été supprimés - l'a convaincu, mais la réalité est moins rassurante : il manque près de 285 postes de professeurs dans le département pour assurer un fonctionnement normal.
     Dès la rentrée, les instituteurs remplaçants avaient été nommés sur les postes vacants, tant et si bien qu'il n'existe plus aucun volant de remplaçants sur le département. À tel point que les inspecteurs ont lancé un cri d'alarme et écrit à Peillon pour l'alerter sur la situation. Car le nombre de remplaçants s'avère déjà insuffisant, et des classes se retrouvent sans enseignant. Et la situation ne peut que s'aggraver, comme le dénonce un inspecteur sur une circonscription du département. Il est en effet prévu que trente personnes partent en congé maternité sous peu, et l'inspecteur ne dispose sur cette même circonscription que de vingt remplaçants, qui sont déjà en poste !
     Les parents d'élèves se mobilisent. Dans une école d'Aulnay-sous-Bois, une maman proteste puisque, dix-huit jours après la rentrée, son enfant n'a eu que deux jours d'école ! À Robert-Doisneau à Saint-Denis, qui compte 300 élèves, il n'y a pas de directrice depuis la rentrée. Il manque deux enseignants en maternelle à Bagnolet.
     Tout cela était prévisible. La Seine-Saint-Denis, qui connaît une montée démographique, a vu le nombre de ses enseignants diminuer d'année en année. Et, contrairement à ce que déclarait le directeur académique, ce sont bien treize postes de maîtres et 38 postes de Rased (des instituteurs qui viennent aider les élèves en difficulté) qui ont été supprimés sur le département, alors qu'il y a 22 000 élèves en plus. Dans ce département qui cumule les difficultés sociales, on devrait au contraire allouer des moyens supplémentaires en effectifs, donc en moyens financiers.
     Les syndicats enseignants appellent à faire grève le 11 octobre. On peut regretter qu'ils ne se joignent pas à la manifestation du 9 octobre, tant les problèmes du monde du travail sont aujourd'hui étroitement liés. Mais, dans tous les cas, il faut exiger le recrutement d'enseignants. C'est urgent !
                                                                                                   Aline URBAIN

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